Après Maëlys, Nordahl Lelandais présenté à un juge pour une autre disparition AFP
Chambéry (AFP) – Nordahl Lelandais, déjà soupçonné d’avoir tué la petite Maëlys cet été, a été déféré mercredi matin devant un juge en vue de sa mise en examen dans une autre enquête, celle sur la disparition inexpliquée d’un militaire en avril, donnant une autre dimension à l’affaire.
Lundi, cet ancien maître-chien de l’armée de terre âgé de 34 ans, avait été extrait de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon. Direction: la gendarmerie de Chambéry.
En raison d’expertises téléphoniques pointant dans sa direction, la section de recherches souhaitait l’entendre dans le cadre d’une enquête ouverte après la disparition d’Arthur Noyer, caporal au 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Chambéry dans la nuit du 11 au 12 avril.
Mardi, la garde à vue de Nordahl Lelandais avait été prolongée de 24 heures. Et mercredi, après l’expiration de la durée légale de son audition, il n’a pas été reconduit dans sa cellule mais au palais de justice de Chambéry vers 11H00 où il devait être interrogé par un juge d’instruction avant une très probable mise en examen, indique le parquet à l’AFP.
Le procureur de Chambéry, Thierry Dran, accompagné du lieutenant-colonel Pascal Claisse, commandant de la section de recherches, ont prévu de s’exprimer devant la presse à 16H00.
L’avocat du suspect, Me Alain Jakubowicz, qui a refusé jusqu’à présent tout commentaire sur cette autre enquête, est lui aussi arrivé au palais de justice de Chambéry dans la matinée, a constaté une journaliste de l’AFP sur place.
Les parents d’Arthur Noyer et leur avocat, Me Bernard Boulloud, comptent quant à eux s’exprimer à l’issue du point-presse du procureur.
– Des pistes –
Quelques éléments troublants sont ressortis pendant les deux jours d’audition de Nordahl Lelandais, qui continue par ailleurs de nier toute implication dans la disparition de la petite Maëlys.
Dans la soirée d’avril, son téléphone et celui du militaire ont « borné » au même endroit et au même moment. Puis le téléphone du caporal Noyer s’est éteint en fin de nuit, approximativement vers 05H00 du matin, selon une source proche du dossier.
De plus, « il n’est pas impossible » que son Audi noire figure parmi les véhicules apparus dans l’enquête sur l’affaire Noyer. Jusqu’à présent, ils étaient en « masse trop importante » pour être exploités fructueusement.
Les investigations sur ses supports informatiques ont aussi révélé une recherche effectuée sur internet sur la manière de faire disparaître un corps. Une recherche « postérieure à la disparition » du caporal, ont précisé des sources concordantes. Ces expertises ont aussi révélé la consultation très fréquente de vidéos pornographiques.
Le rapprochement entre les deux affaires s’est fait « il y a quelques semaines », selon une source proche de l’enquête. Magistrats et gendarmes grenoblois travaillaient, parmi les pistes, « à déterminer s’il y avait un lien entre la disparition de la fillette à Pont-de-Beauvoisin (Isère) et d’autres disparitions à proximité ».
Fin novembre, Nordahl Lelandais a été mis en examen pour meurtre et plus seulement pour enlèvement dans l’affaire Maëlys.
L’accusation s’appuie sur la chronologie de la nuit de mariage du 26 au 27 août pendant laquelle la fillette a disparu, recoupant témoignages, expertises téléphoniques et bandes de vidéosurveillance. Une accusation contredite avec véhémence par Me Jakubowicz qui estime que la chronologie est « impossible ».