En 2011, le maire PS d’Auxerre, Guy Férez, revendiquait : « Je suis un socialiste sécuritaire. » À l’époque pour justifier le déploiement de la vidéosurveillance en ville. La question était déjà de savoir s’il empiétait sur les plates-bandes de la droite. Ce jeudi 11 octobre, il a franchit un nouveau cap en confirmant son intention, formulée lors du dernier conseil, d’armer la police municipale. Autre objet, même interrogation.
Est-ce une manière de couper l’herbe sous le pied de l’opposition ?
Je suis un peu un enfant de Jean-Pierre Chevènement. Il était très attaché à l’ordre républicain. Je le suis aussi. Je supporte de moins en moins que l’espace public, notamment le cœur de ville qui est pour tout le monde, soit gangrené. Nous mettons le paquet sur le coeur de ville et son occupation intempestive avec des problèmes de deal. Quand je vois que ça crée du trouble, ce n’est pas supportable. En mettant les policiers municipaux sur des missions qui sont un peu délicates, je sentais qu’il y avait une demande de leur part en faveur de l’armement. Ça me semble légitime. Les missions qu’ils remplissent le justifient.
Mais l’armement, c’est tout de même un marqueur politique…
Oui, mais je considère qu’en matière de sécurité, je ne peux pas faire bosser des personnels dans des conditions qui sont parfois difficile sans qu’ils disposent des moyens pour se défendre. À partir du moment où sur un certain nombre de missions, il font le même métier que les policiers nationaux, et dans les mêmes conditions, il me semble légitime de leur donner la possibilité d’être armés.
La police nationale ne peut pas assurer seule les missions de sécurité armée ?
Il arrive, dans le cadre de la complémentarité des missions, que les policiers municipaux soient seuls sur certaines, et dans des conditions qui peuvent constituer un danger. Je ne raisonne pas selon l’idée qu’il y a d’un côté la fonction régalienne et de l’autre des supplétifs. À partir du moment où ils font le même boulot, il n’y a pas de raison que leur mode d’intervention soit différent.
Laurenne Jannot