Attentat de Nice : la plainte de la policière Sandra Bertin classée sans suite
La plainte déposée par la policière municipale Sandra Bertin, qui assurait avoir subi des pressions de policiers parisiens après l’attentat de La plainte déposée par la policière municipale Sandra Bertin, qui assurait avoir subi des pressions de policiers parisiens après l’attentat de Nice pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité déployé, a été classée. Pour cette même accusation, cette responsable de la vidéosurveillance comparaîtra en juin pour diffamation.
Dans le JDD puis dans d’autres médias, elle avait accusé les services du ministère de l’Intérieur de pression après l’attentat du 14-Juillet. Sandra Bertin, la policière municipale responsable de la vidéosurveillance à Nice, a vu jeudi sa plainte pour abus d’autorité être classée sans suite. « Les éléments constitutifs d’une infraction d’abus d’autorité ne sont pas réunis », a déclaré le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, devant la presse.
Sandra Bertin avait saisi d’un signalement pour abus d’autorité le procureur dix jours après l’attentat commis le 14 juillet sur la promenade des Anglais, le même signalement ayant été effectué par le maire de Nice, Philippe Pradal, et son premier adjoint Christian Estrosi, simultanément. La policière disait avoir reçu l’ordre de modifier son rapport sur le dispositif de sécurité déployé ce soir-là. « Le lendemain des attentats, le cabinet du ministre de l’Intérieur a envoyé un représentant au Centre de supervision urbain (CSU) de Nice, qui m’a mis en ligne avec la place Beauvau. J’ai alors eu affaire à une personne pressée qui m’a demandé un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières, et de bien préciser que l’on voyait aussi la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité. Je lui ai répondu que je n’écrirais que ce que j’avais vu », avait notamment déclaré Sandra Bertin dans nos colonnes.
De nouvelles plaintes à venir
Christian Estrosi et Philippe Pradal ont réagi à cette décision en annonçant leur intention de vouloir « s’adresser à un juge d’instruction » en déposant « dans les meilleurs délais » une plainte avec constitution de partie civile. Me Adrien Verrier, l’avocat de Sandra Bertin, a lui aussi indiqué avoir décidé de déposer une nouvelle plainte pour que cette affaire soit confiée « à un juge d’instruction impartial et indépendant qui sera chargé de faire toute la lumière de façon contradictoire et de façon complète sur ce dossier ».
À la suite d’une enquête confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le procureur de Nice a constaté que les faits, intervenus au lendemain de l’attentat le 15 juillet, s’étaient déroulés dans « un contexte particulièrement tendu, un contexte où les gens sont fatigués et où on a la possibilité de sur-interpréter telle ou telle chose », a-t-il expliqué. Évoquant par ailleurs les plaintes déposées après l’attentat par des victimes et leurs proches et visant d’éventuelles défaillances dans le dispositif de sécurité déployé le 14 juillet, le procueur Prêtre a assuré qu’aucune décision n’avait encore été prise dans ce dossier.
Les accusations de Sandra Bertin, qui ne cache pas sa sympathie pour Christian Estrosi, s’inscrivaient dans un contexte marqué par la polémique opposant les élus locaux au gouvernement sur le dispositif de sécurité mis en place dans la ville le soir de la fête nationale. Ses propos lui ont valu d’être elle-même visée par une plainte pour diffamation par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur : elle comparaîtra ainsi le 7 juin dans ce dossier à Paris, a décidé mercredi le tribunal correctionnel de Paris.
Source:: Le JDD