Un homme et une femme ont été interpellés, ce mardi, à Clermont-Ferrand et Marseille, dans l’enquête sur l’attentat déjoué à Marseille.
Deux personnes, un homme et une femme, ont été interpellées, ce mardi, à Clermont-Ferrand et Marseille, dans l’enquête sur l’attentat déjoué à Marseille en avril.
Soupçonnés d’avoir été en relation avec deux suspects
Ils sont suspectés d’avoir été en relation avec deux autres hommes, Clément Baur et Mahiedine Merabet, eux-mêmes soupçonnés d’un projet d’attentat à Marseille, en pleine période électorale. Ces deux suspects avaient été mis en examen et écroués le 23 avril.
Clément Baur était connu pour être proche d’islamistes tchétchènes au contact desquels il s’est converti à l’islam radical en 2007 à Nice.
Incarcéré pour usage de faux documents, Clément Baur, qui utilisait plusieurs fausses identités tchétchènes, a partagé pendant 40 jours la cellule de Mahiedine Merabet en 2015. Selon son entourage, ce délinquant roubaisien multirécidiviste se serait radicalisé au contact de son cadet.
La cible de l’attentat déjoué reste inconnue
Aucune cible précise n’a été à ce jour identifiée, mais les enquêteurs ont notamment trouvé, dans les téléphones des deux hommes, des photos prises dans des lieux de rassemblement ou des rues de Marseille, et des recherches internet sur certains bars marseillais.
Arrêtés à Marseille le 18 avril, cinq jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, ils avaient aussi effectué des investigations en lien avec des meetings de partis politiques. Le meeting de la présidente du FN, Marine Le Pen, le 19 avril à Marseille, figurait notamment parmi ces recherches internet, d’après une source proche du dossier.
Un important arsenal découvert
« Aussi méfiants que déterminés », ils se préparaient à agir « de manière imminente sur le territoire français », avait affirmé le procureur de Paris, François Molins, à la tête du parquet antiterroriste.
Un important arsenal avait été découvert dans l’appartement marseillais loué par Clément Baur composé d’un fusil-mitrailleur, deux armes de poing, des sacs de munition, trois kilos d’explosifs de type TATP, dont une partie prête à l’emploi, et d’une grenade artisanale.
L’habitation avait été transformée en véritable laboratoire. Tenues de chimistes, seringues, doseurs et sacs de boulons avaient été saisis, ainsi que de l’acétone, de l’eau oxygénée, de l’acide sulfurique et des balles de ping-pong. Tous ces éléments entrent dans la composition du TATP, un explosif artisanal souvent utilisé par les jihadistes.
Trois Serbes du Kosovo et un réfugié tchétchène sont déjà mis en examen dans le cadre de l’enquête. Les quatre hommes sont soupçonnés d’avoir apporté un soutien logistique à Baur et Merabet, en leur fournissant une partie des armes trouvées.
Avec ce projet d’attentat déjoué, la menace terroriste avait fait irruption dans la campagne électorale, bouleversée deux jours plus tard par une nouvelle attaque jihadiste au cours de laquelle un policier avait été tué sur les Champs-Elysées.