Attentats : comment Toulouse se protège au quotidien

Les grandes villes sont en alerte permanente aux actes terroristes. Comment Toulouse protège-t-elle sa population et ses visiteurs et anticipe-t-elle le risque dans ses futurs aménagements ?

Le risque attentats est toujours au niveau le plus élevé, à Toulouse comme sur tout le territoire français.

Une antenne du Raid. Elle est installée depuis novembre 2016 en périphérie toulousaine. Une vingtaine d’hommes surentraînés de cette unité d’élite de la police nationale sont prêts à intervenir à tout moment. Ils participent à des opérations de lutte contre la criminalité et le terrorisme. En mai 2017, ils avaient déjà participé à 13 opérations.

Les forces de l’ordre mobilisées. Le dispositif Sentinelle a été renforcé en juillet 2016, pour un total de 180 militaires. Police nationale et police municipale agissent en coordination pour la surveillance de la voie publique. En 2017, près d’une centaine de colis suspects ont été repérés et sécurisés par les forces de police.

Près de 350 caméras. Les réquisitions d’images vidéo dans le cadre d’enquêtes de police sont passées de 73 à 385 depuis le début de l’implantation du réseau, fin décembre 2014, annonçait le Capitole en janvier dernier. En 2016, le PC vidéo a saisi 2 257 fois la police après avoir repéré un comportement suspect sur la voie publique.

Des grands rassemblements sous surveillance. Lors de l’Euro 2016, la Fan Zone des allées Jules Guesde était ultra-sécurisée, avec plusieurs contrôles de sécurité, la protection de centaines de murets de béton et une circulation automobile strictement réglementée. Le 25 mars 2017, le carnaval de Toulouse a dû abandonner son traditionnel parcours sur les boulevards. Il s’est déroulé dans un espace dédié à la manifestation. Tous les grands événements ont dû augmenter sensiblement leur budget sécurité.

Les aménagements futurs s’adaptent. «Depuis les attentats du 14 juillet 2016 à Nice, tout est fait pour apporter un maximum de sécurité aux sites. Les ramblas font partie de ces lieux conçus, dès le départ, pour éviter toute intrusion d’une voiture bélier», affirme la mairie de Toulouse. La future promenade des allées Jean-Jaurès, livrée vers 2020, sera notamment dotée, tout le long, d’un talus végétalisé surélevé, impossible à franchir.

Plus d’état d’urgence, mais une «loi renforçant la sécurité intérieure»

Le 31 octobre dernier, veille de la fin de l’état d’urgence, est entrée en vigueur la «loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme». Les grandes mesures de cette loi sont directement inspirées de l’état d’urgence : fermeture des lieux de culte radicaux, visites à domicile, mesures de surveillance de certains individus, grands événements encadrés par des zones de protection. L’état d’urgence, mis en place après les attentats de novembre 2015, aura duré deux ans. Il aura permis 754 assignations à résidence et 4 469 perquisitions administratives sur l’ensemble du territoire. A Toulouse, un Observatoire de l’état d’urgence a été créé en janvier 2016 pour dénoncer les abus de ce dispositif.

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