Attentats du 13 Novembre : une preuve accuse les frères Clain, les deux djihadistes toulousains
Quelques jours après les attentats du 13 novembre, qui ont causé la mort de 130 personnes et fait plus de 400 blessés Paris, les frères Clain, membres historiques de la mouvance radicale toulousaine, ont clairement été identifiés comme ayant participé au message diffusé par Daech pour revendiquer cette tuerie.
Vétérans du jihad, les deux Toulousains sont dans le viseur des services antiterroristes depuis des années et se trouvent toujours probablement en Syrie, où ils seraient partis au cours de l’année 2014. Les juges d’instruction antiterroristes chargés de l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis ont délivré fin juin des mandats d’arrêt à l’encontre des frères Clain. La délivrance de ces mandats d’arrêts internationaux signifie que les juges réclament leur audition, en vue de leur mise en examen dans le dossier.
Une preuve capitale
Mais outre cet enregistrement de revendication, les enquêteurs ont pour la première fois découvert un lien matériel entre les deux djihadistes français et le commando qui a perpétré ces attentats.
« Il s’agit d’une carte d’identité belge falsifiée au nom de Elene J. et supportant la photo de l’épouse de Fabien Clain, Mylène Foucre. Celle-ci est issue du même lot de faux documents que ceux utilisés par les terroristes pour louer des planques et voyager incognito en Europe. Salah Abdeslam y a notamment eu recours », relatent ce matin nos confrères du Parisien. Pourquoi l’épouse de Fabien Clain a-t-elle bénéficié d’un document réservé au commando ? Les enquêteurs pensent que la djihadiste de 39 ans l’a utilisé pour gagner la Syrie en 2015.
Quels rôles ont joué les frères Clain dans l’organisation des attentats du 13 novembre ?
Les magistrats sont persuadés que les deux frères ont joué un rôle capital dans la préparation de ces attentats du 13 novembre. Dans le message de revendication diffusé par Daech le 14 novembre et donc lu par Fabien Clain, ce dernier mentionne une attaque qui aurait dû se produire dans le XVIIIe arrondissement. Or rien ne s’est passé dans cet arrondissement le soir du 13 novembre. Ce qui fait donc penser aux juges que les Clain avaient connaissance du projet « en amont ».
Converti à l’islam en 2000, Fabien Clain est un proche de Mohamed Merah – auteur des tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012- et de son frère Abdelkader qu’il a connu à Toulouse où il s’est installé à la fin des années quatre-vingt-dix. Il devient à cette époque un membre actif du réseau d’Artigat, dans l’Ariège, dirigé par l’idéologue d’origine syrienne, Olivier Corel, dit l’Emir Blanc. Cette filière, qui organisait l’acheminement de jihadistes vers l’Irak, a été démantelée en 2007 par la sous-direction antiterroriste. Et Fabien Clain a été condamné dans ce dossier à 5 ans de prison ferme en 2009. Son frère Jean-Michel a suivi le même parcours et s’est converti en même temps que son cadet.
Les juges pensent que depuis qu’ils sont partis en Syrie en 2014, les frères Clain ont intégré l’Amaq, l’appareil médiatique de l’organisation terroriste, où ils joueraient un rôle prépondérant de propagandistes.