Avec la police municipale à Montauban : « Il n’y a pas de zone de non-droit ici! »
Dans la fourgonnette qui circule à faible allure, rien n’échappe à leur vigilance. Gilbert, chef de service à l’unité de jour de la police municipale (PM) et ses équipiers Jean-Daniel et Marc cumulent quelques années de PM. Et eux aussi, ils ont vu la société se déliter progressivement : « On sent un manque de respect envers l’autorité et on en subit nous aussi les conséquences, comme les profs. Une intervention qui était banale, il y a quelque temps, comme des nuisances sonores ne l’est plus. On est toujours sur nos gardes, ça peut partir à tout moment ».
« On va partout »Du côté des Chaumes, un jeune fait des allers et retours sans casque, sur sa moto. Il est interpellé, invité à respecter la loi. Quelques secondes plus tard, une voiture amie est en approche : « On doit toujours être vigilant, ça peut partir à tout moment ». Un riverain d’un certain âge signale les ateliers mécaniques sauvages, le week-end, dans le coin. Du classique en somme : « On connaît bien la ville, lance Jean-Daniel. On sait que certains défendent leur territoire ».
Marc enchaîne : « Ici, ce n’est pas comme dans certaines villes. On va partout même et surtout quand on dérange certaines pratiques. Pas de zone de non droit à Montauban! ». Dans le quartier chaud de Villenouvelle, pas question de fléchir : « On ne lâche pas l’affaire, les dealers le savent. Mais les gens ont parfois peur de nous donner des informations ».
Les deals de shit, les rodéos de nuit, les petits caïds qui tentent d’étendre leur influence; les policiers municipaux sont en première ligne, en bonne coordination avec leurs collègues nationaux : « Nous sommes bien équipés et si nous sommes prudents on ne recule pas ».
La mort a frappé l’un des leurs à Rodez
N’allez pourtant pas croire que ces policiers municipaux sont des têtes brûlées ou des cow-boys. La mort qui a frappé l’un des leurs à Rodez, la semaine dernière, est évidemment dans toutes les têtes : « On vit avec le danger, soupire Gilbert. Il laisse trois enfants. Ce qui nous choque, c’est le motif futile qui a déclenché le drame ».
Le chef de la police municipale Patrick Carballo sait que les temps sont durs et que la société a évolué : « Onsait qu’on est amené à intervenir sur des cas dangereux. Des gars qui sortent de psychiatrie et qu’on retrouve dans la rue. Et on se prépare toujours au pire. On est bien formé pour ça mais le métier a évolué ».