Avez-vous vu Shannon ?

C’est un e-mail, envoyé au Canada depuis la France, qui a amené Terence Sullivan sur les rives du lac d’Annecy. Quelques phrases d’une compatriote qui pense avoir aperçu une sans-abri dans les rues d’Annecy, ressemblant à la sœur de Terence, Shannon, portée disparue depuis le printemps dernier.

Shannon, 39 ans, titulaire d’un doctorat d’épidémiologie, travaillait dans l’industrie pharmaceutique pour les laboratoires Roche, à Toronto, lorsqu’elle a subitement disparu en février dernier. Depuis, ses proches n’ont eu que des “flashes” signalant sa présence en Europe.

Une première fois à Rotterdam puis à Bruges, en Belgique. Les dernières informations certaines remontent au mois d’avril, quand Shannon s’est présentée à un commissariat de Marseille pour signaler le vol de ses papiers et de sa carte bleue. Depuis, rien.

Les mois précédant sa disparition, ses proches avaient remarqué un changement dans la psychologie de la quadragénaire, qui disait à l’occasion se sentir suivie, espionnée, ne faisant progressivement plus confiance à son téléphone, aux e-mails. Un sentiment paranoïaque qui s’est vite développé, sans jamais avoir été diagnostiqué et encore moins soigné… Shannon a disparu avant.

Un point qui n’est pas un détail puisque, du point de vue de la loi, Shannon n’est pas considérée comme souffrant d’un trouble psychiatrique et est donc libre d’aller et de venir… ou de disparaître.

Inquiets, ses proches ont tout tenté pour la retrouver, mais malgré quelques appels à l’aide ponctuels, elle n’a jamais donné suite, explique son frère. Depuis cinq mois, tous étaient sans nouvelles. Jusqu’à cet e-mail daté du 19 septembre, envoyé par une ressortissante canadienne en voyage en Europe. “Je me dépêchais pour ne pas rater mon train et j’ai vu une femme à la chevelure blonde, assise sur le trottoir en train de faire la manche”, écrit-elle.

“Je n’avais pas le temps de m’arrêter, mais elle ressemblait aux photos de l’avis de disparition”. Il n’en fallait pas plus pour que son frère et sa cousine sautent dans un avion pour Annecy. « On ne sait pas dans quel état d’esprit elle est, comment elle vit, si elle va bien.

On veut juste lui venir en aide et l’aider à se soigner si elle souffre » explique Terence, qui a déjà contacté les forces de l’ordre et fait le tour des associations d’aide aux sans-abri et des foyers de la ville, en quête de témoignages. Il s’est donné 15 jours pour suivre ce mince mais unique espoir de retrouver la trace de sa sœur, s’accrochant à ce fragile témoignage d’une présence récente à Annecy…

Mesurant 1,65 m, avec des cheveux châtains-blonds et des yeux marron, Shannon s’exprime en anglais ou en français avec un accent canadien. Toute personne pouvant apporter des informations est encouragée à contacter la police municipale au 04 50 33 88 56 ou à laisser un message sur la page facebook : “Find Shannon Mary Sullivan” www.facebook.com/comehomeshannon