Bassin de Longwy | Sécurité Le débat du manque de policiers ravivé par syndicats et élus
Entre la rixe de Gouraincourt et la vague d’incendies de véhicules, les événements des derniers jours ont relancé le débat sur le manque d’effectifs de police dans le Pays-Haut. Les syndicats et les élus de Longwy, Longlaville, Mont-Saint-Martin et Herserange tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme.
Les événements survenus depuis ce week-end, entre la rixe de Gouraincourt et la vague de véhicules incendiés dans le bassin de Longwy , n’ont pas manqué de ranimer le débat sur le manque d’effectifs au sein de la police… Dans l’immédiat, le sous-préfet de Val-de-Briey a indiqué que des renforts ponctuels sont déployés dans l’agglomération. « Il y a une nécessaire adaptation en fonction de ce qui se passe à un moment donné, quand un incident survient », a commenté Frédéric Carre mardi, lors de la conférence de presse au siège de la communauté d’agglomération de Longwy (CAL).
Les CRS en renforts
Depuis lundi, des membres de la CRS 39 sont envoyés, chaque soir, en provenance de la région nancéienne. La semaine dernière, des patrouilles de la brigade anticriminalité de Nancy avaient déjà été sollicitées dans le Pays-Haut. En cause : des incendies sporadiques de voitures à Longlaville, avant même l’affaire privée qui a dégénéré entre deux familles à Gouraincourt. Les représentants du syndicat Alliance Police nationale auraient tiré la sonnette d’alarme dès jeudi dernier. Depuis, l’Unité SGP Police Force ouvrière en a fait de même dans un tract. Mais les représentants d’Alliance s’attardent surtout sur le souci, plus large, du défaut chronique de moyens humains. « Il y a vraiment des policiers en souffrance ici », fait remonter Anthony Alex, délégué local. Le syndicat a donc adressé au Directeur départemental de la sécurité publique une demande « pour la mise en place d’une cellule de veille concernant les risques psychosociaux », révèle Emmanuel Peltier. Selon le secrétaire départemental d’Alliance, les effectifs seraient à ce jour de 98 fonctionnaires dans la zone Longwy-Villerupt.
« Il manque 20 policiers »
Concernant les seuls officiers de police judiciaire, leur nombre tomberait de 13 en décembre 2017 à 6 d’ici septembre. Cette baisse provoquerait la suppression du groupe d’appui judiciaire (GAJ) de nuit à la rentrée. « On estime qu’il manque vingt policiers. Et on exige que des renforts équivalents soient affectés sur le secteur », conclut Michel Corriaux, responsable adjoint d’Alliance pour le Grand Est.
La même revendication a été exposée, mardi matin, au maire de Longwy. Dès l’après-midi, Jean-Marc Fournel s’en est fait l’écho en compagnie de ses homologues de Longlaville, Mont-Saint-Martin, Herserange et du président de la CAL. « La première réponse à apporter est la sévérité de la justice face aux faits des derniers jours. Ensuite, il est certain que des effectifs pérennes sont nécessaires pour assurer la sécurité de nos concitoyens dans les meilleures conditions », plaide l’élu longovicien. Avec ses collègues, Jean-Marc Fournel a entrepris de solliciter un rendez-vous auprès du ministre de l’Intérieur. Objectif : obtenir « d’intégrer l’intercommunalité dans une zone de police de sécurité du quotidien, comme il en existe pour l’instant dans les grandes communautés urbaines, dont Nancy ou Strasbourg ».