Le ton s’est durci, des deux côtés. Hier Rémy Vienot, le président de l’association Espoirs et fraternités tsiganes de Franche-Comté, affirmait n’avoir « jamais vécu un truc aussi violent ». La veille, jeudi, des agents Enedis et des représentants de la police municipale s’étaient présentés sur le terrain qu’occupe, illicitement, une cinquantaine de caravanes en face des 408. Le but de leur intervention : couper le courant. Selon le Grand Besançon, les gens du voyage s’étaient en effet branchés sur le réseau électrique, ce qui entraînerait des problèmes de sécurité : dérèglement du carrefour à feux qui régule la circulation du tram et des voitures et mise à mal du dispositif qui permet les sorties en urgence de la caserne des sapeurs-pompiers. « On a passé une journée assez horrible », résume Rémy Vienot qui dit s’inquiéter pour les enfants. « Quand on prive une caravane de courant, elle est glaciale en cinq minutes. » Selon lui le Grand Besançon « bafoue la loi » égalité citoyenneté de janvier 2017 et change brutalement les règles du jeu. Alain Loriguet, le conseiller communautaire délégué en charge de l’accueil des gens du voyage, affirme, lui, que ce groupe s’était déjà installé au même endroit en 2016 : « Une procédure d’expulsion avait été engagée par la ville ». Rien n’a donc changé selon l’élu.
L’aire d’accueil de Thise
Le groupe, souligne-t-il, est composé pour partie de « ménages habituellement installés sur l’aire d’accueil de la Malcombe, et pour partie de sédentaires coutumiers du stationnement illicite, soit parce qu’ils sont interdits de stationnement (pour ne pas avoir payé leur redevance) soit parce qu’ils refusent de se conformer aux règlements des aires d’accueil. Certains viennent de Casamène où ils étaient installés depuis août. Ils sont partis en laissant des tas d’immondice. Un devis estime le montant de la facture entre 10 000 et 15 000 € de nettoyage. »
« Nous avons fait des propositions », souligne l’élu qui évoque notamment l’aire d’accueil de Thise. « Elle n’est absolument pas inondable en cette saison, contrairement à ce qui a été dit (L’Est républicain du 9 novembre). C’est un terrain qui correspond à leurs besoins et je n’admets pas qu’on dise le contraire. »
Hier à la mi-journée, Enedis est apparemment de nouveau intervenu pour couper le courant : les familles avaient procédé à de nouveaux branchements. Elles auraient réitéré dans la journée : selon le Grand Besançon, les agents devraient revenir aujourd’hui couper le courant une troisième fois. Un jeu du chat et de la souris qui pourrait continuer, ailleurs.
Hier soir, les gens du voyage envisageaient de lever le camp aujourd’hui. Ils ne devraient pas quitter Besançon pour autant.
