Le nouveau maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic, confronté à une augmentation de la délinquance, s’est opposé mercredi 29 juillet à «l’engrenage» de l’extension des compétences de la police municipale. «L’augmentation des compétences de la police municipale, c’est un engrenage, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse. La police municipale n’est pas là pour faire le job de la police nationale, à chacun sa sphère de compétence».
Pierre Hurmic s’est ainsi dit «en désaccord total avec le maire de Nice», Christian Estrosi, et la vingtaine de maires de droite qui réclament l’extension des pouvoirs des policiers municipaux. «Je suis hostile à l’armement de la police municipale, a-t-il ajouté. Pour assurer la tranquillité publique, la police municipale n’a pas besoin d’être armée. Certains disent que c’est un obstacle au recrutement de policiers municipaux, je n’en suis pas persuadé. Ils ne sont pas démunis, ils sont équipés de Taser».
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L’insécurité gagne du terrain
Un mois après son élection et alors que l’insécurité gagne du terrain à Bordeaux depuis le début de l’année, avec notamment des violences à l’arme blanche devenues fréquentes, le maire de Bordeaux juge ce phénomène «préoccupant». Pour répondre à des demandes de riverains et commerçants, Pierre Hurmic a décidé de mettre plus de policiers municipaux en mission d’îlotage, notamment dans le quartier sensible de Saint-Michel, où un Groupement local de traitement de la délinquance (GLTD) sera installé début septembre.
Son adjoint en charge de la tranquillité publique, de la sécurité et de la médiation, Amine Smihi, a expliqué que la ville était en «procédure d’urgence de recrutement» de policiers municipaux mais faisait face à un manque de candidatures. Pour Amine Smihi, l’Etat doit aussi «prendre conscience de la situation actuelle» à Bordeaux: «On ne peut plus avoir un dispositif de police nationale qui soit calibré comme au temps jadis où la ville était calme».
Evoquant la «banalisation des deals de rue, rixes, agressions» et de «pratiques mafieuses pouvant aller jusqu’au trafic d’être humains», il a déploré des «faits d’une gravité que nous n’avons que très peu connus par le passé et qui se multiplient, avec la présence d’armes blanches voire de poing».