Bordeaux : les chiffres affolants du harcèlement sur le campus
Alors que la secrétaire d’Etat à l’égalité Marlène Schiappa doit annoncer une possible verbalisation du harcèlement de rue, une étude menée par les universités de Bordeaux et Bordeaux-Montaigne alerte sur l’ampleur du phénomène.
La secrétaire d’Etat à l’égalité Marlène Schiappa doit annoncer ce mardi 19 septembre la volonté du gouvernement de verbaliser le harcèlement de rue. Elle a répété ces derniers temps sa détermination sur ce sujet qui touche de nombreuses femmes dans les transports ou l’espace public.
275 signalements d’exhibitionnisme
Reportage sur le campus de Bordeaux à la présentation des résultats de l’enquête sur le harcèlement
Sur le campus, le harcèlement des étudiantes et l’insécurité chronique qui touche le campus inquiètent les autorités. Une vaste enquête a été lancée en mai 2017 par les universités de Bordeaux et de Bordeaux-Montaigne par des chercheurs et des étudiants en Master. Les premiers résultats annoncés ce lundi 18 septembre aux étudiantes et aux associations sont impressionnants : 5 000 réponses exploitables, 275 personnes ont croisé un exhibitionniste, une dizaine de tentatives de viols ou de viols, environ 700 étudiantes « suivies » jusqu’à chez elle, un nombre équivalent d’agressions dans les transports en commun.
Il y a beaucoup d’endroits dangereux sur le campus, des zones mal éclairées, mal aménagées (Claire, une étudiante victime d’une agression sexuelle)
Cartographier le risque
Les étudiantes participent aussi à des « marches exploratoires« . Elles planifient un itinéraire, explorent le campus et font remonter les points dangereux (sentiment d’insécurité, manque de luminosité, concentration de personnes) ce qui permet de « cartographier » le risque par zones.
Il y a parmi les agresseurs des profils très variés : des étudiants, des « prédateurs » plus âgés, parfois l’alcool est un vecteur, parfois non (Yves Raybaud, géographe et co-auteur de l’enquête avec Marion Paoletti)
Ces marches et cette enquête doivent permettre de faire des propositions concrètes pour améliorer les choses. Par exemple : mieux éclairer les endroits anxiogènes. Les résultats définitifs de l’enquête seront dévoilés fin novembre.