Cambriolage et course-poursuite : prison ferme
Pris en chasse après un cambriolage commis en flagrant délit ce mardi à Villeneuve-les-Bouloc, deux hommes se sont lancés dans une folle course-poursuite avec les gendarmes avant de leur foncer dessus.
«Le besoin d’argent, de liberté et ce, à n’importe quel prix.» Quitte à mettre en danger la vie d’autrui. L’avocate des parties civiles, Me Glock, est rompue à l’exercice de la défense des personnes dépositaires de l’autorité publique. Mais face aux deux individus qui ont foncé sur des gendarmes ce mardi, à Toulouse, le conseil n’a pas ménagé sa verve. «Vous êtes d’une inconscience totale ! Le drame n’a été évité que grâce à la chance des gens que vous avez croisés sur votre route et aux bons réflexes des militaires !» Pris en chasse après un flagrant délit de cambriolage survenu à Villeneuve-les-Bouloc, deux hommes, âgés de 46 ans et 51 ans, se sont lancés dans une folle course-poursuite avec le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Toulouse – Saint-Michel qui s’est achevée après que le conducteur a percuté l’une des patrouilles qui l’avaient pris en chasse (notre édition de jeudi). Trois gendarmes ont été légèrement blessés.
Après avoir cambriolé une maison qui a d’ailleurs fait l’objet de huit effractions depuis 2005, les deux complices circulaient à bord d’une voiture volée dont la vitesse a flirté avec les 140 km/h sur la RD 820, route de Saint-Jory, selon les militaires du PSIG. «C’est un danger public : on a croisé des familles qui auraient pu être fauchées», a expliqué à la barre, ce vendredi, le chef d’équipe.
Malgré des casiers très fournis, dont des condamnations aux assises notamment pour extorsion avec arme, les deux prévenus ont chacun à leur manière nié une partie des faits. Le plus jeune a reconnu le cambriolage mais il l’assure, il ne savait pas que la voiture était volée. Encore mois que les gendarmes voulaient l’arrêter au moment où le chef a lancé une herse, dite stop stick, à Saint-Jory. Le quinquagénaire concède pour sa part «une situation qui s’enflamme». Mais lui non plus ne savait pas que la voiture était d’origine frauduleuse et il a encore moins participé au vol par effraction. Ce qui ne colle pas avec le témoignage du propriétaire de Villeneuve-les-Bouloc.
Les avocats de la défense, Mes Baudras et Zapata, ont respectivement évoqué «un dossier gonflé» et l’absence du «caractère volontaire» de la collision avec la patrouille du PSIG. Le tribunal du président Glavany a accédé à la lettre aux réquisitions formulées par le procureur. Le conducteur, l’homme de 46 ans, dont le casier affiche 19 mentions, écope de 3 ans de prison avec mandat de dépôt. Le quinquagénaire est pour sa part condamné à 18 mois de prison, également assorti d’un maintien en détention. Ils devront en outre indemniser les gendarmes victimes de l’impact.