Cambrioleur abattu à Servian : le récit des faits ANNICK KOSCIELNIAK
Drame, dans la soirée du jeudi 5 octobre octobre à Servian : le propriétaire du jardin Saint-Adrien a tiré sur un cambrioleur et l’a tué. Le procureur de Béziers est revenu sur les faits ce vendredi 6 octobre.
Ce jeudi soir, le jardin de Saint-Adrien à Servian, a été le théâtre d’un drame, sur fond de cambriolage et d’agression. Un homme, âgé d’une quarantaine d’années, a été mortellement atteint d’un coup de fusil au thorax, tiré par le propriétaire des lieux. L’auteur présumé du coup de feu, très choqué, a été entendu, ainsi que son épouse. Il a été placé en garde à vue. L’enquête a été confiée par le procureur de la République Yvon Calvet, à la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier.
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Il s’agit maintenant de dérouler le scénario de cette soirée, en s’appuyant sur les déclarations du couple. “Les investigations et les vérifications sont en cours, rien n’est figé”, a prévenu le procureur lors d’une conférence de presse, ce vendredi 6 octobre.
Deux hommes cagoulés, vêtus de noir
La veille, vers 20 h, le chien de compagnie aboie à l’extérieur de la propriété de 4 ha, isolée dans les écarts de la commune. Le maître des lieux sort pour voir ce qui se passe. Immédiatement, deux hommes vêtus de noir, encagoulés et gantés font irruption, lui sautent dessus et le poussent à l’intérieur de la maison. “Ils cherchaient le coffre-fort. Ce qui est avéré, c’est que le couple a été sévèrement violenté, ils ont reçu des coups au visage et sur la tête. Et auraient été menacés par une arme de poing. Ce qui se passe ensuite reste dans le flou, jusqu’à ce que le propriétaire des lieux saisisse un fusil de chasse et tire sur l’un des assaillants qui décède quasiment sur le coup”, précisera la substitut Angélique Depetris, qui s’est transportée sur les lieux.
Il semble que l’arme du tireur était chargée et à portée de main pour chasser des ragondins qui faisaient des ravages dans le jardin ornemental. Quand l’un des assaillants monte dans une chambre, le propriétaire en profite pour se saisir de l’arme. Le complice s’enfuit. Ce vendredi soir, il était toujours activement recherché par les militaires. Quant à l’arme de poing des agresseurs, “des vérifications sont en cours”, ont confié les magistrats. La personne décédée n’est pas encore identifiée. Il ne portait sur lui aucun élément permettant de le faire. Les auditions du tireur présumé vont se poursuivre pendant ses 48 heures de garde à vue. Une information judiciaire sera ouverte pour chef d’homicide volontaire et tir.
Élu jardin préféré des Français en 2013
“La procédure d’enquête va être scindée en deux, entre le vol à main armé et les conditions dans lesquelles l’agresseur est décédé”, a avancé le procureur. La question de la légitime défense sera soulevée. Mais déterminer si elle est avérée, prendra plusieurs mois, toujours selon le procureur. Si elle l’était, elle engendrerait un non-lieu. “La séquence de violence sur le couple a été très rapide mais leur a sans doute paru durer une éternité. Ils est normal de perdre la notion de temps dans ces circonstances. D’autant que l’épouse du tireur était déjà fragilisée par un grave accident survenu il y a huit mois”, a ajouté Angélique Depetris.
Le jardin de Saint-Adrien accueille du public toute l’année. L’établissement est très connu des Héraultais et très médiatisé pour avoir été élu jardin préféré des Français en 2013, lors d’une émission télévisée. Depuis des années, il fait l’objet de toutes les attentions du maître des lieux et a reçu maintes récompenses et des distinctions du ministère de la Culture, de la Société nationale horticulture de France, de l’Association des journalistes de jardins et d’horticulture… D’ores et déjà, les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux, et l’émotion est très forte dans le village qui s’est réveillé sous le choc. Une pétition en ligne a été créée en soutien au propriétaire du domaine.