Canadair à Nîmes. Dharreville demande une expertise
Depuis le début de l’été, le feu ravage nos collines, notre forêt méditerranéenne, nos paysages. Les pompiers et l’ensemble des forces de lutte contre les incendies font face avec courage et dévouement aux flammes, en continuant d’assumer l’entièreté de leurs missions cruciales. Je veux d’abord leur rendre hommage et leur dire combien leur engagement est précieux.
La multiplication des départs de feu dans notre territoire comme plus largement sur la façade méditerranéenne est insupportable, profondément révoltante. Cela appelle, bien sûr, une action déterminée de la part des autorités judiciaires contre les malveillances, mais surtout des campagnes de prévention d’un autre niveau de la part de l’Etat (la campagne menée par le département des Bouches-du-Rhône contre le jet de mégots semble avoir des effets). De nombreuses études montrent qu’il est possible d’agir de manière importante face aux causes accidentelles. Cela demande des investissements.
Au-delà, le manque de moyens de lutte contre les incendies est criant en cette période et il est connu depuis longtemps. Depuis de nombreuses années, les représentants de la sécurité civile interpellent sur les carences en moyens humains et matériels. En ce sens, plusieurs syndicats s’inquiètent de l’annulation de crédits pour la sécurité civile à hauteur de 40 millions d’euros prévus dans le budget 2017. Lorsque plusieurs feux se déclarent en même temps, ce qui est régulièrement le cas, les états-majors sont donc contraints de procéder à d’impossibles choix de priorités. Nous ne sommes visiblement pas au niveau pour faire face en cas de période de risque majeur.
Par ailleurs, le transfert de la flotte sur la base de Nîmes-Garons ne laisse pas d’interroger. Je demande une expertise sur les conséquences de cette mesure d’abord liée à des choix de contrainte budgétaire et d’austérité.
Le gouvernement vient d’annoncer la commande de six appareils supplémentaires. C’est un premier geste. Cependant, compte tenu du nombre d’appareils cloués au sol, cette commande risque de ne pas suffire aux besoins.
Je m’adresse aujourd’hui solennellement au gouvernement afin de connaître ses intentions et d’exiger la mise en place d’une politique offensive de lutte contre le développement des incendies associant l’ensemble des acteurs de terrain.
L’austérité budgétaire a également touché l’ONF ces dernières années et l’entretien de nos forêts est une nécessité à laquelle il est impossible de déroger. J’exige l’assurance que les mesures d’économies du budget 2017 ne viendront pas affecter les moyens de lutte contre les incendies ni ceux de l’entretien des forêts. Plus, j’ose demander : quels seront les moyens supplémentaires ? Nos territoires payent cher l’austérité budgétaire.
Je propose enfin l’organisation, dans les prochains mois, d’Etats Généraux de la forêt méditerranéenne et de la lutte contre les incendies.
Communiqué Pierre Dharreville.