Onze élus de Seine-Saint-Denis interpellent le Premier ministre Edouard Philippe dans un courrier. Ils réclament des moyens pour garantir la sécurité de leur concitoyen après l’ouverture d’un millier de bouches d’incendie, en Ile-de-France, durant l’épisode de canicule du mois de juin.
Dépassés par une vague inédite d’ouvertures « sauvages » de bouches incendie, onze élus de Seine-Saint-Denis ont écrit au Premier ministre pour l’interpeller sur « le manque de moyens »à leur disposition et réclamer un « plan d’urgence », a-t-on appris jeudi auprès de la mairie d’Aubervilliers.
« Cette année, la situation a pris une telle ampleur que nous, les maires et élus de Seine-Saint-Denis, ne pouvons plus faire face aux risques graves liés à la sécurité de nos concitoyennes et concitoyens », écrivent-t-ils dans une lettre datée de mercredi.
Pendant la canicule, un millier d’ouvertures de bouches incendie ont été recensées à Paris et dans les trois départements de Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne.
240 piscines olympiques
En quatre semaines, depuis le 26 mai, « 600 000 m3 d’eau ont été gaspillés en Ile-de-France », selon Veolia, ce qui représente 240 piscines olympiques.
« Les moyens financiers et humains dont nous disposons aujourd’hui pour pallier cette situation de crise sont bien en-dessous de nos besoins. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons solennellement un véritable Plan d’urgence qui permettrait la mise en place rapide de solutions visant à empêcher toute ouverture facile des bouches à incendie », poursuivent les élus – neuf maires, un président d’agglomération et le président PS du département Stéphane Troussel.
« Des maires ont pris des arrêtés municipaux et verbalisé, d’autres ont ouvert des piscines, mais rien ne marche », déplore-t-on à la mairie d’Aubervilliers.
Ils réclament « d’être reçus au plus vite en délégation afin d’envisager ensemble les prochaines actions ». Reçus jeudi par le préfet, ces élus regrettent qu’on leur demande de « faire face seuls aux dépenses supplémentaires (sécurisation des bornes, recrutement de personnels de médiation, mobilisation de la police municipale, etc) ».
La région parisienne n’est pas la seule concernée : sur la même période, 600 bouches incendie ont été ouvertes dans les Hauts-de-France, provoquant la perte de 100 000 mètres cube d’eau, principalement à Lille, Roubaix et Tourcoing. La ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) a également été touchée.