Carcassonne: 3 mois ferme pour outrage à trois policiers
Agé de 29 ans, un Carcassonnais a comparu devant le tribunal correctionnel hier, pour répondre d’« outrage » à l’égard de trois fonctionnaires du commissariat. Les faits reprochés au prévenu remontent au 19 juillet 2017, à Carcassonne.
« Peut-être que je leur ai mal parlé, mais j’avais la rage… »
Ce jour-là, c’est peu après minuit que les policiers ont été sollicités pour une altercation qui leur était signalée sur la place Carnot, entre deux individus. À l’arrivée des forces de l’ordre, c’est finalement non loin de là qu’ils vont apercevoir l’un de leurs suspects qui s’était retranché dans la rue piétonne Georges-Clemenceau.
A cet instant, selon la procédure lue par la présidente Valérie Reymond, le prévenu ivre s’est mis à insulter les policiers : « Qu’est-ce que vous voulez bande fils de p… ? Je vais vous niquer vos mères ! » Finalement maîtrisé et interpellé, c’est ensuite lors de sa conduite vers l’hôpital pour y être examiné que le prévenu a continué à outrager les fonctionnaires… Avant de s’en prendre au personnel hospitalier.
Hier, le prévenu a justifié son comportement devant le tribunal en arguant de violences policières dont il aurait été victime lors de son interpellation : « Quand ils sont arrivés dans la rue piétonne, ils sont descendus direct et j’ai reçu un coup de poing. Peut-être que je leur ai mal parlé, mais j’avais la rage. Aussi, contrairement à ce qu’ils disent, je n’ai pas pu me rebeller car ils étaient trois ‘‘Golgoths’’ contre moi qui suis handicapé depuis un grave accident de la circulation que j’ai eu en 2009… »
Pour la défense des trois policiers, Mes David Sarda du barreau de Carcassonne, et Patrick Castello de celui de Perpignan, ont tout les deux fustigé l’attitude du prévenu à la barre, « qui vient nous dire que c’est lui la victime. Pourquoi n’a-t-il pas déposé plainte ? Il faudrait qu’il assume ses responsabilités, nos clients ne faisaient que leur métier... »
Pour le substitut du procureur Éric Lapeyre, « ce sont des propos inadmissibles » qui ont été tenus par le prévenu.
- Cinq mois de prison ferme requis
« Aussi, ce n’est pas la première fois qu’il est condamné pour ces faits et c’est pourquoi je requiers une peine de cinq mois de prison ferme. » À la défense, Me Clémence Biardeau a expliqué qu’il fallait savoir raison garder dans ce dossier : « Tout d’abord, il n’y pas eu de rébellion retenue à l’encontre de mon client. Aussi, je pense qu’il y a eu des échanges violents de part et d’autre. Pourquoi il y aurait-il pas eu de dérives de la part des policiers ? »
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement reconnu le prévenu coupable, et l’a condamné à une peine de trois mois de prison ferme (aménageables). Le mis en cause devra en outre verser la somme de 300 € à chacun des policiers outragés au titre de leur préjudice moral.