Un lycéen de 16 ans avait été victime de violences en réunion dans le gymnase de Jules-Fil le jeudi 8 février dernier.
« Le lycée Jules Fil est un lycée où il fait bon vivre. La bêtise de quelques adolescents ne doit pas jeter l’opprobre ni sur une classe, ni sur une section, et encore moins sur une communauté scolaire toute entière fière de son lycée », écrit Jean-Paul Sirieys, le proviseur de lycée Jules-Fil, dans un courrier adressé à L’Indépendant et revenant sur les faits intervenus au gymnase de l’établissement le jeudi 8 février.
«Des coups de pieds dans le ventre, les côtes et le dos»
Ce jour-là, un adolescent de 16 ans, scolarisé en seconde, avait été victime de violences dans les vestiaires. Plusieurs de ses camarades l’ont fait chuter au sol et lui auraient donné, témoigne-t-il, « des coups de pieds dans le ventre, les côtes et le dos ». Souffrant de maux de tête et de vertiges, le jeune garçon a passé des radios et un scanner cérébral qui n’ont rien révélé de particulier. Huit jours d’ITT avaient été prescrits par son médecin pour « anxiété majorée, douleurs abdominales perte d’appétit et névralgies persistantes ». Ses parents, qui ont déposé une plainte contre X au commissariat de Carcassonne, ont également dénoncé l’attitude de l’établissement scolaire, provoquant logiquement la réaction de son directeur.
«Des sanctions ont été prises dans la foulée contre 6 des élèves»
« Oui, il y a bien eu un événement (ce jour-là) à 14 h en début de cours d’EPS alors que les élèves de la classe se changeaient dans les vestiaires, écrit donc le proviseur M. Sirieys. Comme il peut arriver parfois, les garçons s’amusent à se pousser les uns les autres, dans une ambiance « rugbystique » ce que nous réprouvons bien évidemment. L’adolescent victime rentre à ce moment-là et est poussé à son tour. L’enquête démontre que des coups de pieds ont été échangés et la victime, dans la bousculade, est tombée au sol. Il n’y avait pas, a priori, l’intention de faire mal et rien n’était, semble-t-il, prémédité contre lui. Une enquête sera déclenchée pour connaître la responsabilité de chacun. Des sanctions ont été prises dans la foulée contre 6 des élèves. Comme l’élève se plaignait de douleurs, le lycée a fait intervenir les pompiers accompagnés à notre demande de la police pour sensibiliser les élèves », souligne le proviseur, qui précise en outre : « Concernant la prise en charge de la famille, les parents ont été reçus le jeudi, le vendredi ainsi que le lundi suivant par un membre du lycée. Le lendemain des faits, le vendredi après-midi, les parents accompagnés du jeune étaient reçus au lycée par une CPE. Lors de l’entretien, les parents précisaient bien que les examens faits à l’hôpital ne démontraient aucune blessure. La Direction du lycée était donc au courant que le jeune allait bien ».
«Le procureur a été saisi»
Enfin, le proviseur de l’établissement précise que « le proviseur-adjoint a indiqué (aux parents) qu’un signalement était parti à la Direction des services de l’éducation nationale qui a ensuite saisi le procureur pour enquête. Les noms de 6 élèves ont été remontés, avec des degrés divers de responsabilité. C’est le commissariat de Police qui prendra le relais et donnera des conclusions ».
Dernière précision donnée par le chef d’établissement, « l’adolescent victime, scolarisé depuis 2 ans au lycée Jules-Fil avait été pris en charge depuis le début de sa scolarité, de façon personnelle, par le proviseur adjoint pour le soutenir dans les difficultés d’ordre relationnel qu’il rencontrait à l’époque. La famille en avait été très reconnaissante. Ce n’est donc pas un élève « méconnu » dont la Direction se serait désintéressée, loin de là ».
Il incombe désormais aux policiers du commissariat de Carcassonne, chargés de l’enquête de faire la lumière sur cet incident qui n’a pas occasionné, par bonheur, de blessures graves.