Carlos revient aux assises de Paris
«Le Chacal», tel était le surnom du terroriste vénézuélien incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan en 1994. Aujourd’hui, c’est son dernier procès : figure du terrorisme anti-impérialiste des années 1970-1980, Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, est jugé en appel aux assises de Paris pour l’attentat meurtrier du Drugstore Publicis en 1974.
Le «révolutionnaire professionnel» autoproclamé a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en mars 2017 pour ce crime «terroriste». L’attentat avait fait deux morts et 34 blessés.
À l’issue de deux semaines de procès, la cour avait suivi les réquisitions du ministère public, estimant que «tous les éléments accumulés durant l’enquête» convergeaient vers le Vénézuélien, aujourd’hui âgé de 68 ans.
La défense de Carlos – déjà condamné deux fois en France à la peine maximale pour trois meurtres en 1975 et pour quatre attentats à l’explosif en 1982 et 1983 – avait dénoncé un «procès politique jugé d’avance» relevant de la «paléontologie judiciaire», plus de quarante ans après les faits.
«Il y a des fragilités spectaculaires dans ce dossier : des témoins manipulés par les services de sécurité, des menteurs, de fausses preuves… Nous allons tout décortiquer, nous allons plaider l’acquittement», a déclaré Francis Vuillemin, l’un des avocats historiques de Carlos.
À l’audience, l’ancien guérillero au service de la cause palestinienne avait savouré la tribune offerte, assumant son parcours entre cabotinage et provocation. «Fier de (son) passé», il avait revendiqué «1 500 morts dont 80 de (ses) propres mains», mais toujours nié sa participation au crime jugé.