Après des années de débats, l’installation de caméras de surveillance aux Herbiers a finalement été approuvée en conseil municipal. Un véritable tournant dans la politique de sécurité de la ville.
C’est un vieux serpent de mer qui s’est invité sur les tables du conseil municipal ce lundi. L’assemblée délibérante de la commune a voté en faveur de l’installation de caméras de vidéosurveillance dans les rues des Herbiers : une première pour la ville.
Dans la ligne de mire des élus et des forces de l’ordre : le secteur de l’Etenduère. Une vingtaine de caméras seront disposées dans le quartier. « Il ne s’agit pas d’en mettre partout et de fliquer les Herbretais, mais de sécuriser certains sites », affirme Véronique Besse, maire des Herbiers.
En pratique, les images seront enregistrées et disponibles sur une période de vingt jours : « L’idée, c’est d’avoir des images enregistrées en permanence sans pour autant les visionner en permanence, décrit Hervé Perton, chef de la police municipale des Herbiers. Les agents pourront prendre la main sur ces images quand ce sera nécessaire. »
Les sites concernés
Dans le cadre du dispositif, un diagnostic a été réalisé le 18 janvier 2017 par le référent de sûreté de la gendarmerie. Celui-ci explique que des « atteintes aux biens et aux personnes enregistrées par la police municipale sont concentrées en centre-ville, autour de la Rue Nationale, du Tourniquet, de la Demoiselle, de l’Église et de Clisson », liste la municipalité. Le document cible alors des secteurs clés à « vidéoprotéger ».
Au centre du projet, les différents sites de l’Etenduère.
À commencer par la gare routière, où se trouvent le collège Jean Rostand et le lycée Jean XXII, à proximité. Les salles de sport de l’Etenduère et de la Demoiselle ensuite, où il est observé des dégradations de biens matériels et immobiliers. Des carrefours stratégiques enfin, avec les axes routiers du secteur, seront aussi surveillés.
Délinquance dans la ville ?
Dans les faits, le rapport pointe entre autres du doigt une délinquance juvénile, « générée principalement par des adolescents et de jeunes adultes qui résident sur la commune ou les communes limitrophes. Ces derniers se regroupent dans les espaces publics et perturbent la tranquillité publique en commettant des actes d’incivilité », décrit la municipalité. Le diagnostic dénonce une délinquance exogène, davantage tournée vers des délits comme des vols et des cambriolages.
Mais quelle ampleur ont ces délits aux Herbiers ? Si aucun chiffre n’a été communiqué par les forces de l’ordre sur le nombre d’interventions relatives aux incivilités et aux délits dans l’année, Véronique Besse énonce des « problèmes préoccupants » : « Pour nous, lorsque notre équipe municipale est arrivée, nous n’avions pas énoncé ce dispositif-là dans notre projet de campagne, énonce la maire des Herbiers. Ce n’était pas une priorité, mais les événements locaux nous ont un peu poussés à mettre en place ce dispositif. »
Hervé Perton explique : « Ce n’est pas parce qu’il y a eu une explosion de la délinquance que l’on installe des caméras. C’est simplement le fait que la plupart des villes en sont équipées, et qu’on est en retard à ce niveau-là aux Herbiers. »
Si la date de mise en place du dispositif n’est pas encore connue, un appel d’offres et des demandes de subvention doivent encore être lancés. L’installation se fera sous le contrôle de la Préfecture de Vendée.