Casse de Bessières : tout est parti d’un prêt bancaire refusé au cerveau du gang
Le commando des égoutiers de Bessières, près de Toulouse, est jugé depuis ce lundi à Bordeaux, quatre ans après l’attaque spectaculaire du Crédit Agricole où les malfrats avaient raflé 2,5 millions d’euros en creusant un tunnel. Au deuxième jour du procès, Pascal Teso, le cerveau du casse, a expliqué comment il avait eu l’idée de monter ce gros coup…
Considéré comme le cerveau du casse de Bessières où un commando a raflé 2,5 millions d’euros en creusant un tunnel de 30 mètres de long pour accéder à la salle des coffres du Crédit Agricole, Pascal Teso, 48 ans, a livré ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, les détails de la construction de cet ouvrage souterrain.« Il fallait être 4 à 5 pour creuser le tunnel environ 3 soirs par semaine. Moi je me suis occupé du creusement, de l’étayage et du carottage de la salle des coffres. Tout a commencé quand j’ai voulu monter mon entreprise. J’ai demandé un prêt à la banque et on me l’a refusé. Quelqu’un m’a offert un livre sur Albert Spaggiari et c’est comme ça que j’ai eu l’idée. C’était en 2013 ».
Sa « Route du paradis » à lui, en référence à son idole Albert Spaggiari. Un récit circonstancié et assumé. Les phrases sont courtes, hachées et parfois imprécises. Il parle en avalant un peu ses mots, en fin technicien du bâtiment, en véritable soliste d’une entreprise du crime pour laquelle il ne revendique que sa participation active au creusement.
« Je connaissais le réseau fluvial et les égouts de la ville pour y avoir joué dedans quand j’étais enfant », poursuit-il. Un tunnel constitué de matière « très friable et sablonneux ».
« Le projet était dangereux. Au début on était 2, avant l’été 2013, puis l’équipe s’est constituée », dit-il. Concepteur du casse, Pascal Teso l’assume. Pour éviter que les eaux du réseau fluvial ne se déversent dangereusement dans le tunnel creusé en sa perpendiculaire, Teso procédait à une manipulation technique bien en aval pour maîtriser les lâchers d’eau et éviter tout déversement.
Le tribunal s’est plongé ce matin au cœur de cette expédition souterraine en projetant les images du tunnel prises par la gendarmerie. Des images montrant un ouvrage parfaitement consolidé et étayé avec des gaines électriques pour l’éclairer, une bouteille d’oxygène, des outils…