C’est la guerre des boutons entre les collégiens
Des collégiens du Chesnay sont passés de la guerre sur les réseaux sociaux à une bataille rangée bien réelle.
Le pire a peut-être été évité entre les collégiens du Chesnay. Vendredi 19 mai, des élèves du collège public Charles-Péguy et de l’établissement privé Blanche-de-Castille ont cherché à s’affronter. Course-poursuite dans les rues, point de rendez-vous pour régler des comptes… L’après-midi a été tendue pour la police qui a finalement réussi à apaiser la situation.
« Une guérilla entre les pauvres et les riches ? »
Sans que la situation soit limpide, on y voit tout de même un peu plus clair dans cette affaire. Selon nos informations, les adolescents auraient voulu en découdre pour une histoire de drogue, de petite copine, de pratiques sexuelles ou de vol d’un MP3 (baladeur numérique). Et c’est sur les réseaux sociaux que tout s’est déroulé. Une partie de la matinée, les enfants se sont défiés. « En gros, c’était une annonce guérilla entre les pauvres et les riches. C’est en ces termes qu’ils s’exprimaient », confie une source.
La situation empirant, un ou plusieurs élèves ont fini par donner l’alerte. Elle a été reçue par la police municipale qui a décidé de passer immédiatement à l’action. D’abord en surveillant les fameux réseaux. C’est là qu’un premier point de friction avait été fixé, sur la plaine de jeux. Ce n’était finalement qu’un leurre. Le véritable rendez-vous se situait dans les bois proches de Fausses-Reposes. Immédiatement, un dispositif a donc été mis en place pour séparer les deux bandes. Et il y avait urgence puisque certains témoins ont rapporté avoir vu des armes blanches. Les jeunes avaient même sollicité des renforts d’autres établissements voisins, de Versailles ou encore de Trappes.
Quelques jours après, la direction de Blanche-de-Castille a adressé un courrier aux parents d’élèves. Les premières lignes résument la situation. La suite sonne comme une alerte : « Tout ceci est extrêmement regrettable et préoccupant. Certains jeunes ne mesurent pas la portée de leurs propos ni de certaines de leurs photos sur les réseaux sociaux qu’ils utilisent sans aucune maîtrise. Nous nous permettons d’inviter chacun à une grande vigilance en discutant avec les jeunes et en les invitant au respect d’eux-mêmes et des autres et en les dissuadant de toute provocation. » L’établissement a par la suite indiqué sa volonté d’enclencher de nouvelles actions de prévention suite à une rencontre avec la police nationale. De son côté, la direction du collège Charles-Péguy n’a pas commenté les événements.
Insouciants
À la sortie des établissements, les adolescents affichent une analyse plutôt distante des événements. Les uns rejettent la faute sur les autres. « Il ne s’est rien passé de très grave. C’est bon… Il n’y a pas de mort. » « Les réseaux sociaux ? Ben oui, on les utilise tout le temps pour parler des uns et des autres. Et si on ne peut pas le faire dans la cour, on le fait avant d’entrer ou en sortant de classe. » Certains le reconnaissent, leurs parents surveillent un peu ce qui s’y passe. « C’est pas un problème, annonce clairement une jeune fille. Moi j’ai plusieurs comptes. Donc je suis tranquille. »