Il fallait bien payer l’addition. Vendredi, la douloureuse a pris la forme de six mois de prison, dont quatre avec sursis avec mise à l’épreuve et obligation de soins, pour Françoise Gonzalez, maintenue en détention à l’issue de son jugement au tribunal correctionnel de La Rochelle.
Agée de 61 ans, cette habitante d’Orly (Val-de-Marne) a été arrêtée mercredi par les gendarmes d’Oléron, après avoir été prise « la main dans le sac » par la police municipale de Saint-Trojan. En sa possession, des vêtements et des sacs encore équipés de puces antivol. Ce n’est qu’un début. Il ne faudra pas longtemps aux enquêteurs pour avoir une vision plus détaillée du parcours délictueux de la sexagénaire en Charente-Maritime, qui a commencé à Royan le week-end du 14 juillet.
Il était déjà question de plateaux de fruits de mer dégustés au restaurant sans le passage convenu par la caisse. Elle a débarqué à Oléron le 17 juillet avec le même appétit, faisant étape au Grand-Village (39 €) et à la Cotinière (68 €) pour savourer les spécialités de la mer. Elle s’est également offert des vêtements et des accessoires dans un tabac presse, ainsi qu’une boîte d’anchois volée dans une supérette.
Casier vierge
Devant les magistrats qu’elle regarde à peine, dreadlocks et traits tirés, Françoise Gonzalez nie certains faits, mélange les versions. Son casier était vierge jusqu’à cette année, où elle a comparu devant le tribunal de Créteil (94) pour des faits similaires et un incendie. Elle a expliqué lors de l’audition être venue en vacances en Charente-Maritime.
Quand la présidente du tribunal, Candice Gratecos, lui demande pourquoi elle a laissé ces additions impayées alors qu’elle a déclaré avoir « 40 000 € » sur son compte, la prévenue joue la victime : « Je me suis fait voler mon sac dans le train. » Ses « importants troubles psychotiques » sont mis en avant par Élodie Ballot, au nom du procureur de la République, sans pour autant pardonner les actes. « Elle se fiche éperdument des préjudices qu’elle a infligés aux gérants. »
Son avocate s’interroge. Comment et pourquoi l’ancienne assistante de direction à Rungis a-t-elle basculé ? « C’est la clé de la compréhension de cette dame, et nous ne l’avons pas. »
Le tribunal l’a condamnée à deux mois de prison ferme pour les faits de filouterie dans le restaurant de la Cotinière, la supérette et le tabac presse, mais l’a relaxée pour l’addition non payée dans le restaurant du Grand-Village, faute d’éléments, et pour l’hôtel de Saint-Trojan, car la chambre où elle est passée « ne lui était pas attribuée ».
