Cherbourg : six mois de prison ferme pour un passeur britannique
Samedi 28 octobre en soirée, un ressortissant britannique a tenté de faire passer une Palestinienne en Irlande, au départ de Cherbourg. Il a été jugé lundi 30 octobre.
Le prévenu, un ressortissant britannique, est maçon, marié, âgé de 41 ans et il a trois enfants. Lors d’une soirée passée dans un pub de Londres, il confie qu’il a besoin d’argent car ses fins de mois sont difficiles.
Ses propos ne restent pas lettre morte. Un faux bon samaritain lui dit qu’il a la solution pour se «faire de l’argent facile ». Rapidement, le contrat tacite est validé.
D’Anvers à Cherbourg
Anthony H. devra aller chercher une Palestinienne à Anvers pour lui permettre d’embarquer sur un ferry à Cherbourg, à destination de l’Irlande.
En contrepartie, le prévenu touchera la somme de 3 000 livres. La cause palestinienne ? Selon Me Eva Morin :
Il a l’honnêteté de dire que cela ne le concerne pas du tout. Mon client n’est pas du tout inscrit dans un réseau. Il ne mesurait pas les conséquences de son acte. Certes, il savait que c’était illégal, mais il pensait qu’il encourait une amende, voire une interdiction d’entrer sur le territoire français.
Avant de quitter Londres avec son véhicule, le prévenu empoche 300 livres pour les frais de voyage, cela ne suffira même pas à payer les deux billets. Il devra lui-même retirer de l’argent sur son compte, puis 400 livres qu’il devra remettre à une personne à Anvers.
« Pour lui, il s’agissait juste d’un job… »
Une fois arrivé en Belgique via Douvres et Calais, Anthony H. est effectivement contacté par un homme à qui il remet la somme prévue. En échange, il reçoit les papiers d’identité de la jeune femme Palestinienne qui, du coup, monte avec lui dans son véhicule. Direction Cherbourg.
Or, c’est en arrivant samedi 28 octobre à l’embarquement, que les choses se dérèglent. Au moment de la vérification des papiers d’identité, il est établi clairement que la photo de la personne sur la carte d’identité de la Palestinienne, ne correspond pas du tout au visage de la passagère. Garde à vue.
Toujours selon Me Morin :
Il a tout de suite reconnu les faits. Pour lui, il s’agissait juste d’un job comme un autre. C’est un pauvre bougre qui s’est fait avoir et je suis persuadée qu’il n’aurait jamais vu la couleur des 3 000 livres !
6 mois de prison ferme
Dans son réquisitoire, le ministère public représenté par le substitut du procureur Raphaël Schmale, ne va pas minimiser les faits :
C’est facile de se faire de l’argent sur le dos d’une personne désespérée et participer ainsi à tous ces réseaux de passeurs !
Le parquet requiert un an de prison avec mandat de dépôt et confiscation des scellés, en l’occurrence le véhicule du prévenu. Le tribunal a condamné, lundi 30 octobre, Anthony H. à 6 mois de prison et à une interdiction d’entrer sur le territoire français pendant cinq ans. Il a aussitôt regagné la maison d’arrêt.