CHIGNIN Migrants : entre 10 et 15 résidents sont accueillis dans l’ancien hôtel
Les premiers demandeurs d’asile sont arrivés début août dans l’ancien hôtel Formule 1 de Chignin. Toute la signalétique du groupe Accor a été enlevée et seuls quelques vêtements qui sèchent à l’extérieur, attestent que le bâtiment est encore occupé aujourd’hui. Ils sont entre 10 et 15 résidents pour le moment, dont une famille nigériane dont la femme est enceinte.
Un encadrement 7 jours/7 pour le commencement
Ce centre est géré par Adoma, qui a décroché le marché avec l’État au niveau national. Stéphane Jullien, le directeur territorial, détaille la mise en route de l’établissement de Chignin : « A ce jour il s’agit d’un établissement recevant du public, un ERP. Il y a donc un agent de sécurité 7 jours/7. Le bâtiment est aux normes mais nous devons l’aménager pour la vie en collectivité. » Quand ces travaux seront faits, l’ancien F1 changera de statut et deviendra une plateforme d’accueil pour demandeurs d’asile : « Il y aura alors une présence des travailleurs sociaux et d’un agent de sécurité du lundi du vendredi. »
La structure a aussi vocation à réinsérer ces migrants en situation précaire. Avant l’été, le maire de Chignin, Michel Ravier, avait fait part de ses réserves et de ses inquiétudes au sujet de l’emplacement en bordure de la route nationale qu’il jugeait trop excentré des commerces et non desservi par les transports en commun. Il s’interrogeait aussi sur la sécurité des lieux et prévenait que la commune n’avait pas de police municipale. Adoma a apporté une première réponse et a mis à disposition des résidents une navette d’une capacité de neuf places. Et hier matin, c’est un véhicule de la gendarmerie nationale qui a intégré le site dans sa patrouille.
Le centre accueillera dans les mois à venir jusqu’à 96 personnes. Toutes auront été orientées à Chignin avec une prescription de l’Office français de l’immigration (Ofi). C’est la seule et unique voie pour intégrer la structure : « Si une famille vient taper à la porte du centre sans être passée par l’Ofi, on ne peut pas l’accepter. » Cela règle la question des familles que le collectif “Tous migrants 73” suit dans le bassin chambérien et qui dorment régulièrement à la rue selon les bénévoles. Ces familles ne pourront en aucun cas se présenter à Chignin, même s’il y a des places, si elles n’ont pas une prescription de l’Ofi (voir page 3).