Cholet. Des caméras dans les bus contre les incivilités
La vidéoprotection équipe tout le réseau Choletbus, à la suite d’incivilités d’usagers, en complément du travail de médiateurs. Si plainte il y a, elle va aussi faciliter l’enquête de police.
88 caméras
Depuis le 12 février, Transports publics du Choletais (TPC) a équipé ses 31 bus du réseau Choletbus de 88 caméras de vidéoprotection. L’investissement de l’établissement public à caractère industriel et commercial s’élève à 144 000 € TTC (toutes taxes comprises).
En 2016 déjà, douze caméras de vidéoprotection avaient été installées en centre-ville de Cholet. La Ville en possède également « six mobiles, que l’on peut déplacer en fonction des besoins et sur un périmètre précis : pour sécuriser le carnaval, par exemple », détaillait, vendredi, l’adjoint au maire en charge de la sécurité, Jean Lelong, lors du lancement officiel.
Des incivilités
La décision fait suite « à des incivilités et des relations conflictuelles qui avaient marqué l’automne 2016 », précise Marc Delayer, directeur général de TPC. « De septembre 2016 à fin décembre 2016, neuf faits ont donné lieu à main courante ou à plainte et cinq sans recours police. Par ailleurs, le constat d’une dizaine de dégradations diverses (graffitis, gravage…) relevées lors de maintenances diverses a été fait a posteriori. Il peut y en avoir plus, mais elles sont traitées sans signalement par la maintenance », précise le directeur.
Et d’énumérer les incivilités : « Décompressions de portes pour les ouvrir hors arrêt, tentative d’arrachage de la caisse, actes de vandalisme, contrôle de tickets qui se passe mal… »
En cas de problèmes, les chauffeurs disposent déjà d’une pédale d’urgence qui alerte TPC, lequel prévient la police si nécessaire.
Concernant les faits enregistrés par les caméras en centre-ville, « sur 28 faits en 2017, douze ont fait l’objet de suites judiciaires, appuie Jean Lelong. Ce qui est flagrant, c’est qu’il y a beaucoup moins de bagarres et de destruction de biens publics depuis leur installation. »
Des médiateurs
Transports publics du Choletais, missionné par l’Agglomération du Choletais (AdC), précise qu’avant d’installer cet équipement, « plusieurs actions ont été mises en œuvre, en lien avec la police nationale et municipale » contre les incivilités, dont le « renforcement de la présence du personnel d’exploitation ».
Deux médiateurs du service de développement social de l’AdC – postes qui existent depuis une vingtaine d’années – « interviennent aussi à la demande. Ils sont là pour déminer. Mais nous avons une approche globale. Nous travaillons également avec les établissements scolaires, les centres sociaux, les familles », détaille Marc Delayer. « Les médiateurs interviennent aussi bien pour Choletbus qu’à GlisséO ou en centre-ville. Mais la prévention a ses limites. Si tout est épuisé, c’est la répression », prévient Jean Lelong.
Respect de la vie privée
En cas de problème, « les enregistrements sont uniquement visualisés par la direction de TPC, et par la police s’il y a une procédure judiciaire », insiste Marc Delayer. Ce dispositif dispose d’une autorisation préfectorale en date du 29 janvier 2018. Il a fait l’objet d’une déclaration à la Commission nationale de l’informatique et des libertés et son usage est réglementé.
Le commissaire Salah Belbellaa félicite « cet effort d’investissement technique qui facilite l’enquête dans un cadre légal ».
Et du côté des salariés ? « Le dispositif les rassure. Certains ont pensé qu’on allait les espionner, mais ils ont compris que c’était avant tout pour leur bien. L’essentiel du personnel est satisfait », ajoute le directeur de TPC.
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