Tant pis pour l’emphase : l’ouvrage de François Billot de Lochner est une œuvre de salut public. La lecture de sa Chronique de l’islamisation quotidienne de la France s’apparente à celle d’un rapport parlementaire – un rapport qu’aucun parlementaire n’a jamais eu le courage d’écrire. Tout y est précis, chiffré, daté, « sourcé ». Il passe au crible toutes les paroles, les actions et les omissions : paroles des acteurs publics et des militants salafistes, actions des minorités islamistes de moins en moins minoritaires, omissions criminelles du pouvoir à tous les échelons.
Implacablement, sans emportement, pied à pied, il montre comment la France est en train de devenir, sans un coup de feu, sans une révolte, un État islamique, par le bas : par les revendications individuelles, par la désertion des quartier « populaires », par l’instrumentalisation des médias, l’abattage de la viande ou le rap… On est tout d’abord fasciné, puis révolté, mais c’est au deuxième temps de son livre que l’on est convaincu de la grande pertinence de son raisonnement. Quand il se demande « Que faire ? », François Billot de Lochner touche juste : des actions individuelles, simples, qui sont en quelque sorte l’exact négatif de ce que fait le salafisme conquérant, peuvent permettre d’inverser la tendance, et l’esprit de défaite, si cher au cœur de la droite sentimentale, est balayé d’un revers de main.
Chacun devrait lire ce livre, ne serait-ce que pour savoir de quoi il retourne. Pas étonnant que l’auteur n’ait pas été plébiscité par les urnes à Versailles, bastion frileux de la bourgeoisie conciliante, qui continuera encore longtemps à se prendre pour le sel de la terre, tout en priant pour sauver son entre-soi, sa piété de façade et ses liquidités… à quelques kilomètres de territoires occupés. Pourquoi ne pas faire l’inverse ?