Clichy : mobilisation en écharpe contre les prières de rue
Depuis mars dernier, les associations expulsées des locaux municipaux prient chaque vendredi devant la mairie, encadrées par la police. Les élus ont décidé d’interpeller le ministre de l’Intérieur en manifestant eux aussi.
La scène se répète chaque vendredi depuis huit mois. Vers 13 heures, plusieurs centaines de fidèles se réunissent en face de la mairie de Clichy pour la plus importante prière de la semaine. Le prêche dure quelques minutes et la foule se disperse ensuite dans le calme.
Mais cette semaine, des élus en écharpe seront également présents à l’appel du maire Rémi Muzeau (LR) pour « une manifestation républicaine afin d’interpeller le ministre de l’Intérieur ». « Nous sommes dans un pays où l’on ne prie pas dans la rue, s’indigne Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France. Les règles de droit sont bafouées ». « C’est totalement inacceptable que l’Etat cautionne ces rassemblements qui constituent des troubles manifestes à l’ordre public », estime quant à lui, Pierre Bédier, son homologue (LR) des Yvelines.
« Nous seront très vigilants à ce qu’il n’y ait aucune récupération politique »
« La municipalité est démunie puisque les rassemblements sont autorisés par la préfecture et encadrés », déplore Rémi Muzeau, en conflit avec deux associations. Ces dernières contestent leur expulsion de la salle de la rue Estienne-d’Orves. Un bâtiment municipal qu’elles louaient à la ville via un bail précaire arrivé à échéance en juin 2016.
La mairie pensait avoir pris les devants en inaugurant en mai 2016 un nouvel espace cultuel et culturel de 2 000 m² rue des Trois-Pavillons. Mais confié à d’autres associations. « Nous avons tenté en vain des médiations pour que tout le monde se retrouve dans ce nouveau lieu », plaide Rémi Muzeau, alors que les anciens responsables de la rue Estienne-d’Orves estiment que « le dialogue est rompu depuis plusieurs mois » et que « le maire n’a pas tenu ses promesses ».
Quant aux prières, un responsable associatif précise « (…)