La Ville a proposé à l’État de tester un dispositif de vidéosurveillance avec des drones. « Mais l’expérimentation va se faire dans un cadre réglementaire bien spécifique, car l’idée est de légiférer dans ce sens, si l’essai est concluant, afin que d’autres collectivités puissent mettre en place ce système », prévient Philippe Marini, le maire. Cette idée lui est venue, en cherchant des solutions pour mettre fin aux rodéos urbains et interpeller les fauteurs de trouble. Les drones serviraient à capter des images permettant de les identifier, en complément des caméras de vidéo surveillance, qui sont déjà installées dans sa ville.
« La technologie le permet, mais il n’y a aucun cadre défini dans le domaine de la sécurité publique. Lors d’une entrevue avec Édouard Philippe, il nous a été proposé de devenir ville test, avec la remise d’un rapport à la fin de l’expérimentation. À Compiègne, l’environnement est propice, car il y a une bonne articulation entre polices nationale et municipale. Par ailleurs, nous disposons d’un CSI (Centre de surveillance intercommunal), capable de visionner les images des caméras en direct ou différé et bénéficions de la présence de l’UTC (Université de technologie de Compiègne). Leur département drones sera associé, pour bénéficier d’une technologie avancée », précise encore Philippe Marini.
Un comité de pilotage
Outre les services ministériels, le projet a été présenté au préfet de l’Oise, au DDSP (Directeur départemental de la sécurité publique), ainsi qu’au commissaire de police de Compiègne. Car, s’il s’agit d’un outil supplémentaire, il doit être utilisé dans le cadre d’une mission définie en amont. « En aucune manière, il ne s’agira de filmer dans le domaine privé. » D’ailleurs une association, qui servira de comité de pilotage va être créée. Elle réunira l’État, la Ville, l’UTC, la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) et un GIE (Groupement d’intérêt économique), avec des entreprises partenaires du projet.
Ce comité de pilotage doit notamment définir l’opportunité des missions et le cadre d’emploi, la définition du matériel, pour la captation des images et la transmission, mais également l’articulation avec les autres dispositifs. Il aura aussi la charge de rédiger le rapport final.
Une enveloppe de 100 000 euros a d’ores et déjà été allouée pour mener à bien cette expérimentation. L’UTC va être mise à contribution en ce qui concerne la partie recherche et développement, tandis que des agents de la police municipale iront en formation afin d’obtenir une habilitation spécifique pour l’utilisation des drones.