Corse : une garde à vue après le meurtre d’un élu chef d’entreprise
Un éleveur caprin de 27 ans a été placé en garde à vue dimanche, au lendemain du meurtre d’un conseiller municipal, également chef d’entreprise, tué d’une balle dans la tête en Corse-du-Sud, a-t-on appris de source judiciaire.
« L’enquête d’environnement le désigne comme une personne susceptible d’avoir un mobile », a précisé le procureur de la République d’Ajaccio.
« Des vérifications sont en cours », a-t-il ajouté, soulignant qu’il ne fallait « pas tirer de conclusions trop vite ».
Patrick Julien, la victime, a été retrouvé à Soccia, samedi vers 17H20, mortellement touché d’une balle dans la tête, au volant de son tractopelle.
Élu municipal et chef d’entreprise, l’homme de 52 ans, inconnu de la justice, était également président d’une association foncière pastorale (AFP), un regroupement de propriétaires de terrains agricoles ou forestiers.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il a été tué alors qu’il procédait à des travaux de terrassement, sur une piste menant au parking d’un plan d’eau de montagne, le lac de Creno.
Après le meurtre, le procureur avait indiqué privilégier la piste criminelle, et avait confié l’enquête aux gendarmes spécialisés de la section de recherches.
En près de 20 ans, la Corse a été le théâtre d’une dizaine d’assassinats de personnalités.
Parmi elles, le directeur général des services du Conseil général de Haute-Corse à Bastia, Jean Leccia, tué en mars 2014 au volant de sa voiture, par deux hommes circulant en moto au sud de Bastia.
L’île a également connu l’assassinat du plus haut représentant de l’État : le préfet Claude Erignac, tué par balle dans une rue du centre d’Ajaccio en février 1998. La justice a reconnu Yvan Colonna comme étant l’assassin et l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.