COTE d’IVOIRE : 14 agressions sur les policiers municipaux à DIVO
Divo, 27 avr (AIP) – Seize agents municipaux de Divo dont 14 de la police ont été violemment agressé par certaines populations notamment des commerçants en l’espace de trois mois.
Les agents de la police municipale sont régulièrement molestés dans l’exercice de leurs activités sans que les auteurs ne rencontrent aucune tentative de sanction.
Une des victimes de cette barbarie née de la défiance à l’autorité est actuellement internée à la polyclinique Sainte Anne-Marie (Pisam) d’Abidjan et risque l’amputation d’une jambe.
Mercredi un autre agent a été copieusement giflé par une vendeuse de pagne à qui il réclamait le paiement de 100 F CFA. L’attaque reçue par surprise n’a pas causé de dégâts corporels importants, indique-t-on.
Ces agressions ont véritablement commencé en février. Au début de ce mois-là des fabricantes de savon traditionnel appelé Kabacourou ont aspergé des agents avec de l’acide. Le crime de ces derniers était de vouloir procéder à leur déguerpissement forcé. Depuis maintenant quatre ans la question de la délocalisation de cette activité des sites d’habitation a fait l’objet de plusieurs délibérations de la mairie et de plusieurs séances de travail avec les fabricantes.
Des accords ont même été trouvé mais n’ont jamais été appliqués tellement les productrices de savon trouvaient des prétextes et alibis. Le jet d’acide a dissuadé les envoyés de la mairie de toute volonté d’appliquer les textes par la force.
Récemment après l’incendie d’une partie du marché et dans la course sauvage au recasement qui s’en est suivie, certains commerçants se sont installés sur les bouches d’incendie rendant difficile voire quasiment impossible toute intervention en cas de nouvel incendie.
La tentative de les déloger de cet espace sensible du marché a donné lieu à une bastonnade en règle des agents de la mairie. Ces derniers ne doivent leur salut qu’à la rapidité de leurs jambes même si l’un d’eux a fini sa course à la Pisam en soins intensifs.
Finalement l’incivisme et la défiance sont devenus la règle dans la capitale régionale du Lôh-Djiboua contribuant à alimenter sa réputation de zone rouge au plan sécuritaire.
Pour le secrétaire général de la mairie, Patrice Comoé, il y a bien des mains en dessous de l’attitude des contribuables de Divo. Il regrette que les nombreuses plaintes contre les auteurs des actes délictueux restent sans suites.
« On connait la cour où la femme a versé l’acide sur nous. Non loin du deuxième arrondissement de police. On voit la femme tous les jours mais la police la cherche encore ».
Il lance un appel aux autorités préfectorales, policières et judiciaires pour donner un signal fort afin les agressions cessent car la mairie est obligée de travailler en dépit de toutes attaques.
« Le maire Koffi Kouakou Amédé a une vision de développement. On va continuer à travailler mais on ne va pas accepter tout le temps de se faire agresser. Force doit rester à la loi ».
Ces agressions récurrentes contribuent à alourdir l’atmosphère générale de la ville marqué ces derniers temps par une violente crise postélectorale ayant entrainé de nombreuses pertes matérielles. Le sentiment d’impunité renforce la défiance des uns vis-à-vis de l’autorité et la colère des autres devant les agresseurs identifiés mais libre de tout mouvement.
(AIP)