Les séances se suivent et se ressemblent dans la salle du conseil de Cournon-d’Auvergne. Au programme de jeudi soir, une vingtaine de délibérations mais une obsession : la sécurité qui a absorbé la majeure partie des deux heures de débats.
Dans les faits, le conseil municipal a voté l’extension du dispositif de vidéoprotection à quatre nouveaux sites de Cournon pour un investissement de 184.422 € : la salle festive de l’Astragale et la piscine Androsace, le gymnase Boisset, ainsi que le complexe multiactivité.
D’autre part, deux brigadiers à temps complet vont être recrutés « pour être en poste avant la fin de l’année », selon le maire, Bertrand Pasciuto.
Une question écrite de l’opposition
Des mesures certes significatives mais qui n’ont rien d’extraordinaire puisqu’elles sont également prises dans d’autres communes du département. Mais sur fond d’élections municipales à venir, d’ici 2020, la sécurité est le sujet sensible pour les élus du conseil municipal et notamment ceux de l’opposition. Si bien qu’elle a été l’objet d’une question écrite de la part du groupe d’opposition « Ensemble pour Cournon » en fin de séance.
« L’été à Cournon a été chaud et je ne parle pas des dérèglements climatiques mais bien de la sécurité sur notre commune », lance Michel Renaud, donnant divers exemples de cambriolages et de feux de poubelles auxquels l’élu à lui-même assisté durant l’été et plus généralement sur les huit derniers mois.
Plusieurs feux simultanés de containers à déchets à Cournon-d’Auvergne (septembre 2018)
« Je ne vous cache pas l’inquiétude qui règne actuellement dans le quartier (quartier du Lac, NDLR) et la colère des riverains face à cette triste répétition. »
L’été à Cournon a été chaud et je ne parle pas des dérèglements climatiques mais bien de la sécurité sur notre commune.
Et de poursuivre : « Les risques augmentent à Cournon, personne ne peut le nier. Il faut donner à la police municipale les moyens humains et matériels pour accomplir sa mission de jour comme de nuit. Quels sont vos informations et retour de la police sur les événements cournonnais ? Qu’avez-vous effectivement mis en place depuis vos déclarations ? Que comptez-vous faire pour aller plus loin et plus vite que vos intentions quand la situation l’exige ? »
Un an après, premier bilan de la vidéoprotection à Brive (juin 2018)
Une question écrite multiple qui a eu le don d’agacer Olivier Arnal, adjoint au maire. « La sécurité, il n’y a que ça qui vous intéresse ? Vous alimentez le sentiment d’insécurité qui est totalement faux. Cet été a été particulièrement calme à Cournon ! Le commandant Perrin a indiqué que « les mois de juillet et août ont été excellents et extrêmement calmes par rapport aux étés précédents ». Alors, faire croire ça aux gens alors que ce n’est pas vrai, c’est une fake news ! Avec votre diatribe, on a l’impression que vous décrivez le Chicago des années 1930 ! »
310.000 euros
Et le maire de conclure : « Nous sommes dans les villes de moins de 20.000 habitants les plus sûres de France mais je ne me contente pas de ça. On sait qu’il y a des problèmes mais les chiffres de la police nationale sont là. Sur les huit premiers mois de l’année, il y a 16 % d’atteintes aux biens en moins et 18 % de baisse sur les vols à la roulotte, alors arrêtez avec vos fake news ! », martèle Bertrand Pasciuto avant d’énumérer les moyens mis en place par la commune pour la sécurité ces dernières années.
« 310.000 € sur la vidéoprotection, une policière supplémentaire en 2017, un nouveau chef de police municipale et deux autres policiers supplémentaires qui vont arriver avant la fin de l’année, un dispositif annuel sur la médiation avec Auvergne Habitat de 90.000 € par an, un nouveau poste de police municipale à 120.000 € et un équipement de taser et de caméras piétonnes pour les policiers en cours. Que vous vous serviez des incidents qui ont lieu à Cournon pour faire de la politique politicienne et pour faire peur aux Cournonnais, c’est invraisemblable ! ».
Rémi Pironin