«La vidéoprotection a permis des interpellations rapides », avait souligné le sous-préfet, Patrick Vautier, lors du point annuel sur les chiffres de la délinquance à Vierzon.
La ville s’est dotée, un peu à contre cœur, en 2015, d’un réseau de vidéoprotection (*) fort d’une douzaine d’emplacements. Une vingtaine de caméras se sont ainsi ajoutées à celles déjà installées à la mairie et sur le parking du complexe sportif de Bellevue.
Aux carrefours, les caméras sont fixes et implantées par deux, ce qui permet de visualiser deux axes de circulation, comme par exemple, sur les places Aimé-Césaire ou de la Résistance. Dans d’autres lieux, leur champ de vision est de 360 degrés.
Dix nouvelles caméras de vidéo-protection installées en septembre 2017
Une nouvelle série de caméras sera installée prochainement dans quatorze nouveaux lieux. « Les emplacements ont été validés par la préfecture, confirme Gérard Massicard, adjoint à la sécurité. Nous n’attendons plus que les subventions du fonds interministériel de la prévention de la délinquance. »
Si le maire communiste, Nicolas Sansu, considère que « la sécurité se règle avant tout avec des hommes et des femmes sur le terrain », et déplore le manque d’effectifs du commissariat, il s’est, cependant, résolu à l’installation de caméras sous la pression des commerçants, des habitants et de l’État.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, et suite à une demande d’une élue de la majorité, le bilan de cette vidéo protection a été présenté. Il en ressort que le système a permis l’interpellation d’auteurs de faits après réquisitions auprès du procureur.
L’agresseur d’un couple de personnes âgées interpellé
En 2015, du 27 mai au 31 décembre, dix-sept réquisitions ont été réalisées auprès de la police municipale pour des extractions d’images (quinze par la police nationale et deux par la gendarmerie). Ces demandes concernaient des violences volontaires, des escroqueries au rétroviseur, des vols divers.
En 2016, trente et une réquisitions (vingt-huit par la police nationale et trois par la gendarmerie) ont été demandées. Toujours pour des faits de violences en réunion, escroqueries, vols, menace de mort, accident sur la voie publique, une affaire d’enlèvement et de séquestration sur mineur de 15 ans.
Autre affaire résolue, l’auteur d’un viol a pu être repéré grâce à la plaque d’immatriculation de son véhicule, visible sur des images.
En 2017, seulement douze extractions (huit de la police nationale et quatre de la gendarmerie) ont été sollicitées, notamment pour une évasion. « Cette baisse s’explique par le fait que la délinquance s’est déplacée hors du champ des caméras », explique en guise de conclusion de ce rapport Gaëlle Ducoux-Lallois, responsable des services au public.
Des lieux stratégiques en périphérie
« Les caméras nous ont, notamment, permis d’interpeller l’auteur de l’agression d’un couple de personnes âgées en haut de la rue Joffre et de déminer une rumeur d’agression concernant un homme retrouvé sur le trottoir au Forum qui, loin d’avoir été agressé, était, sous l’empire de l’alcool, tombé de son balcon », a indiqué le commandant de police Christophe Godet. À noter encore, l’interpellation des agresseurs d’un homme au jardin de l’Abbaye, le 14 juillet dernier.
Parmi les nouveaux emplacements, des lieux stratégiques ont été choisis en périphérie. Ils confortent la vocation de ce dispositif, davantage tourné vers la répression de la délinquance que sa prévention.
(*) Contrairement à la vidéosurveillance, avec des agents regardant en temps réel les images, la vidéoprotection enregistre des images qui ne sont consultées que dans le cadre d’enquêtes judiciaires.
Textes : Céline Chouard et Véronique Pétreau
Carte : Céline Dérouet