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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

De Woippy à Metz, le « maire-pionnier » d’une police armée n’a pas changé de pied 

Posted On 11 Déc 2024
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Alors maire de Woippy et député, François Grosdidier prenait la décision, en 2011, d’armer sa police municipale. Dans le pays, il sera le premier à dégainer mais la population ne le sait pas encore : le temps et les événements vont donner raison à l’élu mosellan. Quatre ans avant les attentats de Paris, et Nice.
S.-G.Sebaoui. – Aujourd’hui à 20:30 | mis à jour aujourd’hui à 20:33 – Temps de lecture : 3 min
François Grosdidier, aujourd’hui maire de Metz, n’a jamais changé sa position d’un iota concernant sa police municipale : portes ouvertes, à Metz  Photo René Bych
François Grosdidier, aujourd’hui maire de Metz, n’a jamais changé sa position d’un iota concernant sa police municipale : portes ouvertes, à Metz  Photo René Bych

Février 2011. À Woippy, un chauffeur livreur qui venait de récupérer des sommes d’argent d’un distributeur automatique est pris pour cible par des tireurs et abattu. Son garde du corps sera grièvement blessé par balle. Maire de Woippy, François Grosdidier réitère alors publiquement sa ferme intention d’équiper ses policiers d’armes létales : « Je n’y étais pas vraiment favorable jusqu’à présent, mais devant de tels actes et le danger auquel ont été exposés les policiers municipaux , il me semble impératif de revoir ma position. » Ses équipes étaient alors les premières à être intervenues sur les lieux de l’attaque sanglante. Elles seront les premières de France, quelques mois plus tard, à porter un Revolver 38 spécial 9 mm.

Ne pas mépriser leurs missions

Quatorze années ont passé. Secoués que nous sommes tous, ad vitam, par la multiplication d’attentats meurtriers dans le pays, les événements ont, malheureusement, donné raison à François Grosdidier. Il est aujourd’hui le premier à le regretter, sans se défaire d’une position ferme sur le sujet : « Aujourd’hui, l’armement est devenu la règle, le non-armement l’exception. La plupart des maires ont armé leur police. Faire sans serait comme envoyer des ouvriers sur un chantier sans casque et sans équipement de sécurité. La société ne s’adoucit pas et nous devons tous, élus, être responsables. Des policiers sont aujourd’hui pris pour cible juste parce qu’ils portent un uniforme, s’y refuser par idéologie est irresponsable ». Quatre ans plus tard, les attentats de Paris, et celui de Nice en 2016, feront basculer la police municipale dans une ère ultra-professionnelle. À Woippy, des Glocks 9mm sont remis aux policiers et les formations sont légion. « J’ai très vite embauché un professionnel de l’uniforme à la retraite, se rappelle l’actuel maire de Metz. On a très vite parlé de tonfa, de pistolet à impulsion électrique. Les hommes allaient dans des cages d’escalier où des gens étaient armés de sabre, ou d’autres avaient des lance-pierres. On ne pouvait pas faire comme si tout allait bien, mépriser les missions des policiers ».

Suivre la société

Les hommes portent aujourd’hui des caméras sur le torse, les caméras ont maillé la ville, des centres intercommunaux assurent une surveillance H24. Un tout qui sécurise les agents au maximum. « Nous devons nous adapter à une société en mouvement même si l’objectif, quand il y a usage de la force, est toujours d’apporter une réponse proportionnée à l’agresseur. Un policier équipé d’une caméra est protégé des abus et des mensonges. Celui qui l’agresse également. Et un magistrat a des éléments tangibles pour travailler. Demain ce sont des drones qui nous permettront de travailler mieux encore, de lutter notamment contre la délinquance environnementale. Nous suivrons les évolutions technologiques aussi ».

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