Délinquance : l’été est chaud dans le quartier de la Pierre-Heuzé à Caen

Depuis quelques mois, les problèmes d’incivilité et de délinquance minent le quartier de la Pierre-Heuzé. Autour de la place Champlain, les commerçants affichent leur ras-le-bol, de manière assez ouverte pour l’un d’entre eux qui, excédé, a pendant quelques jours diffusé via les réseaux sociaux des captures d’écran de sa vidéosurveillance. Des images montrant clairement des jeunes habitants du quartier en train de voler dans son magasin. Retirées assez rapidement à la demande de la police, les images auront eu le mérite d’alerter sur la situation délicate du quartier.

L’école Senghor visée

En février 2015, le bar-PMU Le Calypso, dans le centre commercial de la Pierre-Heuzé, fermait ses portes, sous le coup d’une décision administrative. À l’intérieur, les policiers de Caen avaient découvert d’importantes quantités de cannabis et de cocaïne. À l’époque, l’endroit était même qualifié de « supermarché de la drogue » par les forces de police.

Après près de 18 mois d’accalmie, les problèmes ont pour autant ressurgi au cœur du quartier. « Les trafics ont repris » confirme le maire adjoint à la sécurité Philippe Lailler. Au début du mois de juillet, l’élu s’est même rendu de nuit dans le quartier pour accompagner les policiers au cœur d’un travail quotidien harassant et surtout, inefficace. L’adjoint explique :

Le problème, c’est que l’on a souvent affaire à des mineurs. Ils sont donc plus difficiles à neutraliser par la justice et nous avons du mal à faire cesser leur manège. Ceci étant, nous sommes pleinement conscients des problèmes que rencontre le quartier.

Détonations entendues aux abords de l’école

Délinquance mais aussi incivilités en tout genre sont aussi le lot des riverains. Au printemps, les parents d’élèves de l’école Senghor s’indignaient des incivilités commises chaque week-end sur les locaux de l’école. Fin juin, l’alerte anti-intrusion était déclenchée dans l’école. Des centaines d’écoliers étaient confinés en attendant que les policiers inspectent les lieux. Ce sont des détonations entendues aux abords de l’école qui ont justifié le déclenchement du dispositif. Elles pourraient être le fait de jeunes s’amusant avec une arme à proximité de l’école. Pour les habitants du quartier, c’est clairement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Le 7 juillet, en réunion avec les habitants, le maire Joël Bruneau et son adjoint Philippe Lailler n’ont pas pu esquiver le problème. Si le maire évoque une « responsabilité collective » pour prendre en charge les mineurs délinquants, il a avoué vouloir à tout prix éviter une vengeance populaire. Désormais, comme l’a expliqué le chef de la police municipale Robert La Rocca, des patrouilles sont présentes toutes les nuits dans le quartier. Des mesures suffisantes pour calmer les esprits ? Tous l’espèrent.