Délinquance : vie et tranquillité nocturnes dans le viseur à Marseille
Il fallait d’abord tirer un bilan, très chiffré, de l’année écoulée au sein du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), le neuvième du nom à Marseille. « Quand on a démarré, on n’avait pas une seule caméra de vidéoprotection, aujourd’hui nous en avons 1 036 à travers toute la ville (sauf dans les cités, NDLR) et bientôt 1 500, avec des logiciels intelligents pour analyser les images ; nous n’avions que 200 policiers municipaux, aujourd’hui ils sont 450, armés, dont une brigade de nuit ; et nous n’avions pas de mode de partenariat avec les forces de l’État alors que nous avons désormais une convention qui lie la police municipale et nationale », lâchait d’emblée Caroline Pozmentier, adjointe au maire en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance.
8,5 millions d’euros dans le développement du réseau de vidéoprotection
À cet égard, c’est le terme « coproduction » qui était le plus usité, notamment par le directeur de cabinet du préfet de police, Christophe Reynaud : « Elle est indispensable à l’heure où la demande de sécurité de nos concitoyens n’a jamais été aussi forte. Dans ce cadre-là, l’État a déjà investi 8,5 millions d’euros dans le développement du réseau de vidéoprotection, mais c’est une dépense qui rapporte ! ». Lequel réseau, selon les chiffres de la mairie, a déjà reçu 2 002 réquisitions judiciaires, a permis 324 interpellations sur signalement des agents du centre de supervision urbain (CSU), qui ont également constaté 1 013 faits en direct. La police municipale, elle, a interpellé 1 058 individus, participé à 698 opérations conjointes avec la police nationale, dressé 151 419 procès-verbaux et envoyé 18 891 véhicules à la fourrière…
Parmi les 80 mesures qui seront mises en oeuvre dans le cadre de la nouvelle stratégie territoriale : la prévention et la lutte contre la radicalisation avec la formation des agents territoriaux au repérage des « signaux faibles », le confortement du rôle de la cellule de citoyenneté et de tranquillité publique (CCTP) qui a instruit 500 dossiers en 3 ans et donné lieu à 135 convocations pour des faits d’absentéisme ou de troubles à l’ordre public, la consolidation du dispositif des mesures de travail d’intérêt général, mais aussi et surtout, « ce qui est longtemps apparu comme l’arlésienne » selon l’adjointe au maire, la signature, avant la fin de l’année, d’une charte de la vie et de la tranquillité nocturne.
« Il faut civiliser et sécuriser la vie nocturne »
« Marseille doit avoir une offre exhaustive en termes d’événementiel !, pilonne Caroline Pozmentier, on ne veut pas d’une ville bonnet de nuit, mais la nuit appartient à tout le monde et certains gérants d’établissements notamment ne respectent pas les règles élémentaires du vivre-ensemble. Nous sommes d’ailleurs heureux que l’UMIH, le principal syndicat de la profession, se soit engagé dans notre démarche ». La Préfecture de police y jouera évidemment un rôle prépondérant : « Il faut civiliser et sécuriser la vie nocturne, enchaînait Christophe Reynaud, toutes les nuits il y a des débordements. Il faut que chacun prenne ses responsabilités ».
Romain Capdepon
Source:: Délinquance : vie et tranquillité nocturnes dans le viseur à Marseille