Des parkas jaunes pour rassurer à la sortie des écoles marseillaises
La Ville de Marseille expérimente un dispositif de médiation sociale aux abords des établissements scolaires. Seuls 8 médiateurs sont pour l’heure à l’œuvre, espérant que la démarche se pérennise.
Mini foire d’empoigne habituelle, hier en milieu d’après-midi, devant l’école élémentaire des Caillols (12e). Comme à chaque entrée et sortie de classe, l’étroit chemin des Campanules est pris d’assaut par les parents venant déposer ou chercher leurs enfants. Difficultés pour se croiser, stationnement anarchique et noms d’oiseaux qui sifflent. « Il y en a qui roulent vite, c’est très dangereux, il y a souvent des disputes avec des insultes », constate Ruddie. Ce papa est venu chercher sa fille, élève en CE1. « Il faudrait mettre la rue à sens unique avec des dos d’ânes », réclame-t-il.
« De la sécurité avec l’humain »
Une requête qu’il peut transmettre en direct à l’un des quatre médiateurs sociaux, vêtus d’une parka jaune, envoyés par la Ville et déployés depuis le début de la semaine. « On est là quatre fois par jour, à chaque entrée et sortie d’élève, indique Justine, embauchée en contrat aidé par l’association Régie service 13, à qui la Ville a confiée ce dispositif. On fait surtout de la prévention autour de la sécurité routière, si une voiture se gare mal, on explique que c’est gênant mais nous ne sommes pas là pour mettre des PV. » « J’ai de très bons retours des directeurs d’écoles qui sont enchantés par leur présence », assure Danièle Casanova, adjointe (LR) au maire déléguée à l’éducation.
« Nos médiateurs ont été sensibilisés aux questions de sécurité routière, de préventions d’accidents et de désamorçage des tensions », poursuit Caroline Pozmentier, adjointe (LR) en charge de la sécurité. Depuis octobre, une vingtaine d’écoles ont été accompagnées, ciblées en fonction d’un diagnostic établi par la police municipale. Avec 8 médiateurs, 3 écoles par semaine bénéficient de leur présence. « On demande ensuite de nous rédiger un bilan, ce qui permet de nous faire remonter tous types d’informations », détaille Caroline Pozmentier. Ainsi, à l’école de la Pauline (10e), des feux piétons et un ilôt central entre les voies ont pu être installés suite aux remarques des médiateurs.
Reste désormais à inscrire le dispositif dans la durée. « Mon contrat s’achève fin avril, j’espère que ce sera pérennisé », se projette Tawfiq, un des médiateurs. « Il faut avoir le budget », botte Caroline Pozmentier, qui compte défendre le concept « où l’on prouve que l’on sait faire de la sécurité avec de l’humain », estime-t-elle. Avec 500 000 euros par an consacrés à la médiation sociale – dont 80 000 sur ce dispositif autour des écoles -, la Ville est encore loin d’y mettre les millions qu’elle consacre aux caméras de vidéo-surveillance.
Florent de Corbier
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