Des pros du larcin à la barre
Cambriolages. Deux hommes ont comparu pour une série de vols commis dans l’Eure. Le plus jeune prévenu, qui a avoué les faits, écope de 12 mois ferme.
Interpellés en « flag », lors du cambriolage d’une résidence de Malaunay (76), le 21 décembre dernier, deux individus âgés de 24 et 36 ans étaient présentés vendredi dernier dans le cadre d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Évreux. Non pas pour répondre de ce délit, mais parce que Pierre-Alexandre Hamelet, le plus jeune, s’est montré très bavard lors de sa garde à vue : il a reconnu huit cambriolages commis dans le département de l’Eure, dont certains avec son compagnon de cellule. Ils sont tous deux incarcérés à la maison d’arrêt de Rouen. Le jeune prévenu reconnaît avoir sévi à Fourmetot, Vieux-Port, Éturqueray, La Trinité-de-Thouberville, Saint-Ouen-de-Thouberville, Les Monts du Roumois et Saint- Pierre-du-Bosguérard. Leur butin, constitué de produits facilement négociables (bijoux, équipements multimédias, maroquinerie, jusqu’à une Opel Zaphira qui les trahira) a été vite revendu. « En off », le prévenu a reconnu vivre de ses rapines.
« Je sais même pas c’est où »
Des traces de son ADN ont été retrouvées sur la porte de l’un des pavillons visités. Le second mis en cause, au lourd casier judiciaire (32 inscriptions), nie toute participation à ces cambriolages. « Je sais même pas c’est où », s’étonne-t-il. Son présumé complice revient sur ses déclarations et le disculpe. Trois des victimes sont présentes dans la salle et se constitue partie civile. L’audience du 27 mars prochain statuera sur leur indemnisation. La substitut du procureur, au regard du nombre des délits, requiert pour le premier prévenu une peine de deux ans de prison dont six mois avec sursis mise à l’épreuve de deux ans, comportant une obligation de travail ainsi que d’indemnisation des victimes. Pour le second, au vu de son historique de délinquant, elle propose une peine de deux ans de prison ferme, dans les deux cas assortis d’un mandat de dépôt.
« Il a parfaitement collaboré avec les services de police et fait des déclarations spontanées qui ont permis de faire avancer les choses »,plaide Me Émilie Hilliard, qui assiste Pierre-Alexandre Hamelet. Me Sema Akman, avocate du trentenaire, reconnaît que « mon client n’est pas un enfant de chœur, il cumule 14 années passées en détention. » « Mais il nie véhémentement toute participation à ces affaires, et vous n’avez pas suffisamment d’éléments pour entrer en voie de condamnation », constate-t-elle, avant de conclure en demandant la relaxe de son client.
Elle est entendue par le tribunal, lequel condamne Pierre-Alexandre Hamelet à 24 mois de prison dont 12 mois avec sursis, obligation de travail et d’indemnisation des victimes. Le mandat de dépôt est prononcé.