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Deux siècles de justice des mineurs, des « Apaches » à la « racaille » En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/12/deux-siecles-de-justice-des-mineurs-des-apaches-a-la-racaille

Posted On 12 Sep 2017
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Deux historiens retracent dans l’ouvrage « Mauvaise graine », qui paraît le 13 septembre l’évolution de la prise en compte de la délinquance des enfants.

LE MONDE | 12.09.2017 à 11h17 | Par Jean-Baptiste Jacquin

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LE MONDE

Nous sommes en 1907. La couverture du supplément illustré du Petit journal du 17 novembre représente trois garçons avachis sur un banc public, casquette vissée sur la tête, et en médaillon, la gravure d’une scène nocturne où deux personnages à un coin de rue guettent, le couteau à la main, un bourgeois en chapeau haut de forme. Le titre de « une » est sans équivoque : « Trop de jeunes paresseux… trop de jeunes criminels ! »

Cent dix ans plus tard, seules les casquettes ont changé quand, pendant la campagne présidentielle, certains proposent, en réponse à des préoccupations identiques, d’abaisser à 16 ans l’âge de la majorité pénale.

Des « Apaches » aux « racailles » en passant par les « blousons noirs », il est saisissant de voir combien la justice des mineurs a été bouleversée en deux siècles, et combien subsiste une peur de la société à l’égard du phénomène de la délinquance juvénile. Les historiens Véronique Blanchard et Mathias Gardet retracent de façon passionnante cette histoire dans un ouvrage à paraître le 13 septembre, Mauvaise graine. Deux siècles d’histoire de la justice des enfants (Textuel, 176 pages, 35 euros).

La France revient de loinRichement illustré de documents historiques, ce travail rassure sur l’évolution du droit. L’ordonnance de 1945, décidée par le gouvernement provisoire sans attendre la fin de la guerre, consacre avec celle de 1958 les principes de protection de l’enfance qui avaient mûri dans les années 1930 et, pour certains, sous le gouvernement de Vichy.

La France revient de loin. Le code civil de 1804 autorisait encore un père à demander l’enfermement de son enfant sans avoir à se justifier, tandis que, si un enfant mourait des suites d’un « excès d’autorité », la sanction infligée au père était légère. En revanche, en cas de tentative de parricide par un mineur, c’était la peine de mort.

L’idée que les enfants délinquants pouvaient parfois…

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