La police judiciaire (PJ) de plusieurs départements, dont l’Eure-et-Loir, a saisi 784 kg de résine de cannabis, mercredi 4 avril 2018, sur une aire de repos de l’A9, à Sigean (Aude).
C’est un go-fast qui a été intercepté
Le convoi se composait d’une voiture « ouvreuse », une Mini Cooper, et d’une « porteuse » (de drogue), un Range Rover de 400 chevaux. Lors de cette interception, le conducteur du Range Rover a réussi à s’enfuir malgré un important dispositif, renforcé par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Montpellier. Deux hommes ont tout de même été interpellés à Nîmes (Gard), à l’issue d’une course-poursuite. Il s’agit de deux Drouais, âgés de 26 et 34 ans, qui se trouvaient à bord de la Mini Cooper.
La PJ de Dreux à l’origine de l’enquête
L’antenne PJ de Dreux, qui dépend de la direction interrégionale de la police judiciaire d’Orléans, menait une enquête sur ces deux Drouais, depuis le début du mois de janvier 2018. Les deux hommes étaient suspectés d’effectuer des go-fast depuis le Maroc, via l’Espagne. Ils auraient effectué entre deux et trois convois mensuels.
Un des convoyeurs présumés d’Eure-et-Loir prend peur
Le 5 mars 2018, alors que les enquêteurs cherchaient à identifier tous les membres du réseau, l’un des Drouais a abandonné son véhicule, une Citroën C4, sur un parking de la commune de Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône). L’homme aurait pris peur lors d’un contrôle routier mené par la police municipale. Les policiers ont alors découvert 150 kg de résine de cannabis dissimulés dans cinq sacs.
Montée en puissance
Le service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Marseille a mené des investigations, notamment sur le propriétaire de cette Citroën C4, et sur les traces ADN relevées à l’intérieur par les techniciens scientifiques.
La PJ des Bouches-du-Rhône a constaté que la PJ de Dreux était déjà sur les traces des Drouais, depuis janvier. Un échange d’informations a permis de déterminer que les trafiquants présumés de drogue euréliens alimentaient l’Eure-et-Loir, mais également d’autres départements limitrophes et le sud de la France. Ils utilisaient des voitures puissantes, entre 400 et 600 chevaux, de marques étrangères, de type Audi, Mercedes ou BMW.
Trois blessés lors de l’interception
Les convois étaient régulièrement composés de trois véhicules : une « ouvreuse, une porteuse et une suiveuse ». Les policiers ont organisé l’interception du go-fast, ce mercredi 4 avril 2018, sur une aire de repos de l’A9, dans l’Aude, à leur retour d’Espagne.
Le conducteur du Ranger Rover, dépourvu de sièges arrières afin de stocker la drogue, a tenté de s’enfuir en percutant les voitures de police avec son véhicule, faisant trois blessés parmi les forces de sécurité. Il est parvenu à s’échapper à pied.
En fouillant les voitures, outre la drogue, les policiers ont découvert des gilets pare-balles et des armes, dont un fusil de chasse et un pistolet automatique. Un arsenal de dissuasion classique pour se défendre contre les autres réseaux de trafiquants, et plus rarement pour un usage contre les policiers, les gendarmes ou les douaniers.
Les deux Drouais, âgés de 26 et 34 ans, qui se trouvaient dans la Mini Cooper, voiture « ouvreuse », ont été interpellés plus loin, à Nîmes (Gard).
Thierry Delaunay