Digne-les-Bains – Insécurité : le cri d’alarme de quelques habitants
a vidéosurveillance sera déployée prochainement dans le centre ancien
Lorsque nous avons demandé à chaque propriétaire l’autorisation d’installer une caméra de vidéosurveillance sur la façade de leur immeuble, tout le monde a répondu dans les quinze jours », raconte Bernard Aymes (adjoint à la prévention de la délinquance et à la tranquillité publique), moyennement surpris par une telle célérité. Pas de doute, ce système est guetté par les habitants du centre ancien. Les 20 caméras, posées à 5-6 mètres de haut, s’étaleront de la place Pied-de-Ville à la rue Mère-de-Dieu, en passant par la place De-Gaulle, la montée des Prisons et la place du Marché.
De quoi, peut-être, calmer la colère de certains Dignois, à l’instar de ce médecin qui a écrit à la maire pour lui faire part de son « ras-le-bol d’une certaine insécurité en ville. Cela creuse le lit du Rassemblement national et la haine mijote à tous les niveaux« , estime celui qui raconte avoir été insulté par une patiente dans son cabinet, puis avoir été le témoin de « violences verbales (« casse-toi sinon je te crève ») et de pressions physiques sur une jeune femme de la part d’un gars qui arpentait la rue de l’Hubac comme un matador furieux ». Il indique que personne autour de lui n’a bougé et que lorsqu’il a signifié poliment à l’auteur qu’il n’était pas d’accord avec de tels débordements, il a à son tour été copieusement insulté. « Je trouve anormal cette insécurité en plein jour à Digne » ajoute-t-il, se disant « frappé par la passivité des témoins, l’indifférence ou la peur face à une certaine faune ».
Il y a quinze jours devant le tribunal correctionnel, un homme de 30 ans a écopé d’un an de prison ferme (avec mandat de dépôt la barre) pour avoir asséné en mars dernier dans la rue piétonne, plusieurs coups de couteau à un commerçant dignois.
Bernard Aymes estime pour sa part qu' »on ne pourra jamais empêcher un acte isolé, ni qu’un type éméché interpelle les gens dans la rue. Mais la vidéosurveillance est dissuasive, elle permettra de calmer les petits trafics et les incivilités ». L’installation de ce système a pris un peu de retard. « On a eu beaucoup de mal au niveau de l’utilisation des gaines de la rue de l’Hubac. Elles appartiennent à Orange, et il a fallu trouver un accord avec eux pour passer nos fibres à l’intérieur de leurs gaines. On a pris un mois de retard. La commission d’appel d’offres se réunira le 14 janvier pour définir le choix du prestataire. Le travail devrait commencer dans la foulée et devrait durer trois mois ». La ville devrait donc être couverte l’été prochain.
Le nouveau commissaire au plus près des citoyens
« On s’est complètement déployés sur le centre-ville et on a pris en compte cette problématique exprimée par la population », indique le commissaire divisionnaire Laurent Chavanne. Dès son installation en septembre, le directeur de la police a pris les choses en main. Une rencontre avec les élus et les citoyens lors d’une marche exploratoire, lui a permis de recueillir divers éléments sur ces problèmes de sécurité.
« Pour nous c’était très important et on a travaillé là-dessus au niveau judiciaire« . Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre. En novembre, il a procédé au démantèlement d’un réseau de revendeurs de stupéfiants dans le centre-ville historique. Les cinq personnes interpellées ont été écrouées.
Le commissaire a tenu à accentuer la présence de son personnel en centre-ville, en lien avec la police municipale. « Il y a un partage intelligent des tâches en fonction des compétences de chacun. Nous avons des projets de présence pédestre. Tout un tas d’actions ont été faites et d’autres sont en cours d’être réalisées« . Il oeuvre pour une police de sécurité du quotidien et organise par ailleurs, en mutualisant avec Manosque, des opérations « coup de poing » ciblées. « Il faut prendre en compte la problématique rencontrée par les citoyens pour résoudre les problèmes avec les effectifs qui nous sont alloués. La situation s’est quand même arrangée depuis l’opération judiciaire de novembre. Les problèmes d’insécurité, ou de sentiment d’insécurité, sont des choses sur lesquelles il faut travailler en permanence. Je m’y emploie. C’est vraiment quelque chose d’important pour nous. On y travaille fortement, et je crois qu’on l’a montré depuis quelques mois ».
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