DIJON : Jeter votre mégot va bientôt vous coûter cher

La propreté à un coût et il ne tient qu’à chacun de de faire en sorte que la facture soit la moins élevée possible. Rien qu’à Dijon, la propreté représente 4 millions d’euros de budget sur la seule année 2016. Mais voilà, 7500m3 de détritus sont collectés chaque année par les balayeuses, et 1500m3 par les cantonniers. Pourtant, avec 1820 corbeilles à papiers dont 400 uniquement pour le centre-ville, les outils sont là. Mais les incivilités restent. Entre 8000 et 10000 m2 de tags sur les murs sont nettoyés tous les mois. Pour préserver la propreté, la ville lance une opération en deux temps, avec un volet préventif et un volet répressif, comme l’ont expliqué ce mardi, depuis les ateliers municipaux, Nathalie Koenders, 1ère adjointe de François Rebsamen et Jean-Patrick Masson, adjoint délégué à l’énergie, au patrimoine municipal et à la propreté, après une rencontre avec les agents municipaux chargés de la propreté à Dijon.

«La propreté, ce n’est pas juste le problème des gens qui nettoient»

Jean-Patrick Masson l’a martelé, «la propreté, ce n’est pas juste le problème des gens qui nettoient». D’où l’idée de cette campagne en deux temps. Le premier temps sera celui «des explications, de la prévention et de la pédagogie». Au programme, des affiches «chocs», 500 4X4 réparties dans toute la ville, histoire de marquer les esprits, comme cet homme géant urinant sur une des façades de la place des Cordeliers ou ce chien se livrant au même exercice sur l’arche de la Place Darcy.
Avec un message simple, comme l’a délivré Jean-Patrick Masson, «il y a les incivilités reconnues comme telles, comme les crottes de chien, et puis il y a les incivilités moins reconnues comme telles, comme les mégots de cigarettes ou le chewing-gum qu’on jette à terre».
Le but de ce volet préventif est de «changer le regard», a répété l’élu. Même si Dijon n’est pas, non plus, dans une situation catastrophique, «globalement, la ville est propre, on reçoit bien sûr des remarques, c’est normal, mais notre ville est propre. Il y a toujours des incivilités mais nous faisons tous les efforts nécessaires pour maintenir le niveau de propreté le plus haut possible».

Des amendes à 68 euros qui vont tomber…

Mais, au-delà de la pédagogie, la ville a également mis en place un volet répressif. Comme l’a déploré Nathalie Koenders, «certains ne comprennent que ça». «Nous allons débuter cet été, pour une phase d’expérimentation. A la rentrée, nous allons délivrer des amendes plus importantes. En effet, un décret de mars 2015 nous permet de verbaliser directement les contrevenants, alors qu’avant, l’infraction était constatée, il fallait déposer une plainte devant le procureur de la République, qui n’était pas toujours suivie d’effet». Or, maintenant, les agents municipaux , qu’ils soient de la Police Municipale ou de la Brigade Verte pourront imposer une amende, fixée à 68 euros, payable sur le champ !
Une amende forfaitaire est également prévu pour les auteurs de tags sur les murs de la ville, «une personne vient d’ailleurs d’être arrêtée en flagrant délit», a précisé l’élue.
«On a une ville propre, il faut la garder propre». D’autant que de nouveaux phénomènes font leur apparition, notamment avec la multiplication du style «food trucks», qui entraînent de nouvelles consommations et donc…de nouveaux déchets.
Quant aux mégots, comme l’a rappelé Jean-Patrick Masson, on l’ignore souvent mais «il faut entre 4 et 12 ans pour qu’ils disparaissent de la surface de la Terre».
A 68 euros le mégot à terre, cela devrait en faire réfléchir plus d’un…

Bruno Lédion