Maria, ouragan de catégorie maximale 5, se dirige désormais vers Porto Rico, passant non loin de St-Barth et St-Martin. L’ouragan, devenu lundi « potentiellement catastrophique », a touché la Martinique, où 33 000 foyers ont été privés d’électricité et deux personnes ont été blessées, puis détruit la Dominique avec des vents à 260 km/h, avant de s’approcher de la Guadeloupe, où la préfecture annonce, ce mardi soir, un bilan d’un mort et deux disparus.
« Potentiellement catastrophique ». L’expression du NHC (National Hurricane Center américain) fait froid dans le dos. Maria, désormais ouragan de catégorie maximale 5, s’est dirigé ce mardi matin vers la Guadeloupe après avoir touché la Martinique et surtout la Dominique, une dizaine de jours après le passage ravageur d’Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Suivez ici notre direct sur sa progression et ses conséquences.
En Martinique, 33 000 foyers ont été privés d’électricité, selon la préfecture, qui n’a pas relevé de dégât significatif avec une quarantaine d’interventions des pompiers.
Selon Christian Massip, prévisionniste à Météo France, l’œil du cyclone est toutefois passé à 50 km des côtes du nord de la Martinique et le mur de l’œil du cyclone, qui concentre des vents très forts, n’a pas touché l’île.
L’activité économique a néanmoins été « stoppée », les transports en commun « interrompus ». Les établissements scolaires et les crèches ont été fermés.
« J’ai des bougies, des lampes et à manger. J’ai des légumes en boîte et du gaz. S’il n’y a plus d’électricité, ça ira. Les fenêtres sont fermées, tout est cloué déjà », a témoigné Anne-Marie, 84 ans, habitante de Rivière-Salée, au sud de la Martinique.
Maria a ensuite frappé la Dominique avec des vents destructeurs atteignant 260 km/h. Arbres et poteaux électriques renversés, fortes pluies, vents violents et inondations : dès lundi après-midi, les quelque 73 000 habitants ont témoigné sur les réseaux sociaux de l’impact de l’ouragan sur cette île anglophone indépendante.
La Guadeloupe en ligne de mire
L’ouragan devait se diriger ensuite vers la Guadeloupe, placée comme la Martinique auparavant en alerte maximale violette, entraînant le confinement des populations. Le préfet de région a ordonné l’évacuation des zones à risque.Le pic du phénomène en Guadeloupe est attendu mardi à 03 h du matin locales (08 h à Paris), selon la préfecture qui a insisté : « Chacun doit rester à l’abri et ne sortir sous aucun prétexte ».
Le préfet a là aussi ordonné la fermeture des écoles et des administrations et entreprises.
L’œil de l’ouragan devrait passer à moins de 50 km du sud de la Basse-Terre et encore plus près des Saintes, qui devraient être les régions les plus exposées, selon Météo France qui prévoit « des conditions de vent beaucoup plus sévères que ce qui était anticipé » avec des vents moyens de 150 km/h et des rafales à 200 km/h.
Du scotch sur les vitres
« Les cyclones, ça fait toujours un peu peur, même si, quand on a connu Hugo (ouragan qui avait fait plus d’une dizaine de morts en Guadeloupe en 1989, ndlr), rien ne peut être pire », a souligné Eric, la quarantaine, habitant du Gosier, en Guadeloupe.
« On va mettre du scotch sur les vitres, ranger la terrasse. Je ne sais pas si nous allons devoir évacuer, mais j’ai lu qu’une montée des eaux est probable jusqu’à 4 mètres, ce qui pourrait inonder mon appartement », a précisé Elodie Corté, 37 ans, cheffe d’entreprise d’une société de menuiserie alu, au Gosier.
Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les deux îles des Petites Antilles où Irma a fait 11 morts et des centaines de millions d’euros de dégâts, ont été placés en alerte rouge.
Le gouvernement, accusé par une partie de l’opposition et des habitants sur place d’avoir tardé à envoyer secours et renforts policiers.
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a déclaré depuis la Guyane qu’elle restait « en lien permanent » avec les élus des Antilles qui « sont aujourd’hui satisfaits des moyens qui ont été mis en place ».
« Il ne nous reste malheureusement qu’à attendre le passage pour espérer que les dégâts soient le moins possibles importants », a ajouté la ministre qui a assuré que « toutes les mesures de sécurité sont au rendez-vous ».
Vols annulés
Air France, Air Caraïbes et Corsair ont reporté des vols à destination ou en provenance de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France lundi. Tous les vols sont annulés dans les deux aéroports de Guadeloupe et Martinique.
« Nous aurons des difficultés importantes », a reconnu le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, rappelant que « la Guadeloupe était le centre logistique à partir duquel nous pouvions alimenter l’île de Saint-Martin et organiser l’ensemble des rotations aériennes et des approvisionnements ».
Le ministère de l’Intérieur a précisé que 668 personnels de la sécurité civile et près de 3 000, tous services confondus, étaient déployés dans la zone Antilles.
Des alertes ouragan ont également été déclenchées dans les îles de Saint Kitts et Nevis, Montserrat (Royaume-Uni), les Iles Vierges britanniques et américaines, Antigua-et-Barbuda, Sainte-Lucie, ainsi que Saint-Eustache et Saba (Antilles néerlandaises).