Disparition de Maëlys : la fillette est bien montée dans la voiture du suspect AFP
Une semaine après la disparition de la petite Maëlys, l’enquête a soudainement progressé dimanche 3 septembre avec une mise en examen. L’homme écroué a reconnu avoir fait monter la jeune fille dans sa voiture mais clame son innocence.
Le suspect mis en examen et écroué dimanche dans l’affaire de la disparition de Maëlys, qui clame toujours son innocence, a reconnu toutefois que la fillette était montée à bord de son véhicule, où a été trouvée une trace d’ADN de l’enfant, selon son avocat.
Cette trace d’ADN de la fillette de 9 ans, disparue depuis une semaine en Isère où elle participait à un mariage avec ses parents, a été relevée « sur un élément de commande du tableau de bord » de la voiture, a précisé Me Bernard Méraud. « Il y a une très infime possibilité pour que cela ne soit pas l’ADN » de Maëlys, a reconnu l’avocat. Cette unique trace, parmi de très nombreux prélèvements effectués, était « mélangée avec l’ADN de mon client » mais il ne faut pas écarter l’éventualité d’un « transfert d’ADN », a expliqué Me Méraud.
Il nie toute implication
Autrement dit, la trace pourrait avoir été déposée par un tiers sur cet élément de commande du tableau de bord, un endroit pas « très compatible » avec une présence éventuelle de Maëlys, a expliqué Me Méraud. Son client, un homme de 34 ans mis en examen pour enlèvement et écroué dimanche soir, nie toute implication dans la disparition mais a tenté d’expliquer la présence de cette trace. « Il a déclaré que la fillette était entrée dans le véhicule avec un petit garçon, sur la banquette arrière, pour voir si son chien (celui du suspect, ndlr) était dans le coffre », a poursuivi Me Méraud.
L’avocat a également relevé que le véhicule de son client, stationné à proximité de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin où se déroulait le mariage le week-end dernier, était toutes fenêtres ouvertes, ce qui a pu permettre à des enfants d’y monter. « Il faut se garder de toutes certitudes », a encore dit Me Méraud, en soulignant que son client « continue de nier totalement » toute implication dans la disparition de Maëlys.
« Il n’est pas capable de faire ça »
Interrogée sur RTL, la mère du suspect a défendu son fils indiquant qu' »à aucun moment, il pourrait faire une chose pareille ». « Je n’ai pas fait un monstre, ça n’a jamais été un monstre. Non, c’est pas un monstre. C’est un garçon gentil qui ne ferait pas de mal à personne », confie-t-elle chez nos confrères.
« Il m’a juré qu’il n’y était pour rien (…) on s’acharne sur lui parce qu’il faut trouver un coupable, il faut trouver quelqu’un. C’est pas lui. Il n’est pas capable de faire ça », défend la mère de l’individu. « Présenté aux juges d’instruction en fin d’après-midi (dimanche), il a contesté avoir commis les faits. Confrontés aux témoignages, constatations et résultats scientifiques, il a persisté dans ses dénégations et apporté ses explications », poursuit le communiqué du Parquet. « Celles-ci n’ont pas convaincu les juges d’instruction qui ont décidé de le mettre en examen », ajoute le texte.
Des traces d’ADN
« Après débat (…) entre le parquet et la défense », l’homme a été placé « en détention provisoire », conclut le communiqué. Le Parquet indique de même que les résultats de la police technique et scientifique ont été obtenus ces dernières heures, depuis que l’homme avait été relâché de sa garde à vue. Ces résultats ont conduit les autorités à l’interpeller de nouveau. Selon une source proche de l’enquête, confirmant une information de M6, la police technique et scientifique a retrouvé de l’ADN sur un des scellés et essaye de déterminer si la fillette était présente dans le véhicule de la personne qui vient d’être incarcérée.
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Cette voiture retenait l’attention des enquêteurs. Son propriétaire l’avait lavée après le mariage pour, expliquait-il, la vendre. Ces développements interviennent alors que l’enquête paraissait s’installer dans la durée après une semaine de recherches intensives par les autorités. Plus de 200 personnes ont été auditionnées et une quarantaine de perquisitions ont été menées.
Une « battue citoyenne » mobilisant plusieurs centaines de personnes avait été organisée samedi, en vain. Le Parquet de Grenoble avait annoncé samedi l’ouverture d’une information judiciaire et la saisie de deux juges d’instruction de Grenoble pour mener l’enquête. Le procureur adjoint de Grenoble, Laurent Becuywe, avait expliqué samedi devant la presse que ce changement de cadre judiciaire allait permettre de donner de nouveaux moyens à l’enquête.
Le procureur adjoint était prudent
Interrogé par les journalistes, Laurent Becuywe était revenu sur les deux personnes mises en garde à vue et relâchées, prenant soin toutefois de préciser qu’il y avait « des éléments sur lesquels il fallait qu'(ils) s’expliquent (…). Dans l’état, il a été décidé que ces éléments n’étaient pas des charges permettant de les déférer devant le juge d’instruction », avait dit le magistrat.
« En l’état du dossier, avait-il insisté prudemment, (…), des charges suffisantes n’ont pas été réunies contre les personnes gardées à vue. Je dis, c’est en l’état ». Cette prudence dans la formulation prend tout son sens avec les développements actuels et l’incarcération de l’un des deux anciens mis en garde à vue. Ces derniers se connaissent. Les deux gardes à vue avaient été de surcroît levées avant l’expiration du délai légal de 48 heures, ce qui laissait la possibilité aux enquêteurs de réentendre les deux hommes le cas échéant. Des plongeurs ont sondé encore dimanche des plans d’eau de la région à la recherche de la fillette, mais sans résultats.