Drame de Rodez : « Pascal Filoé a-t-il été tué juste à cause d’un chien » ?
Les yeux sont rouges et les gorges nouées ce vendredi matin à l’hôtel de ville de Rodez où à 10 heures, le maire, Christian Teyssèdre, a rassemblé son personnel. C’est le jour d’après la disparition brutale de Pascal Filoé, tué la veille de plusieurs coups de couteau par un marginal en pleine rue.
Pourquoi ce jeudi 27 septembre, mais surtout, pourquoi et comment, dans l’esprit du meurtrier présumé, Pascal Filoé est devenu l’homme à abattre ? A-t-il été tué au simple motif d’un chien enlevé à son maître?
« Il a été trop gentil », soupire un policier municipal devant Christian Teyssèdre. Dès son arrivée, l’automne dernier à Rodez, le marginal venu de Provence a semé le trouble et l’inquiétude, laissant divaguer son molosse sans laisse ni muselière.
« Je sais où il habite »
« De nombreux signalements ont été faits à nos services, nous devions agir », s’est souvenu le maire de Rodez. Des courriers de rappel à l’ordre et aux règles ont été adressés à Alexandre Dainotti, signés du directeur de la police municipale dont il a découvert le nom. Sans résultat… « Pascal Filoé est donc allé à sa rencontre, espérant que le contact direct et le dialogue auraient plus d’effet. Mais ces rencontres pédagogiques n’ont produit que de la haine », constate le maire de Rodez.
Dainotti n’a jamais été sanctionné ou verbalisé par les agents municipaux, mais il est devenu très agressif. Un jour où il a croisé Christian Teyssèdre et Pascal Filoé dans une rue du piton, il les a menacés tous deux de mort. La police nationale a été avertie. Et c’est elle qui, voilà une dizaine de jours, a contrôlé le marginal et lui a confisqué son chien, un animal d’attaque que son casier judiciaire lui interdisait de posséder.
Un projet de marche blanche
« Mélangeant tout, Dainotti a probablement tenu Pascal Filoé pour responsable de ses ennuis », considère aujourd’hui le maire de Rodez. L’enquête dira si la capture de son chien a déclenché le passage à l’acte. Mais ce vendredi matin à l’Hôtel de ville, la rumeur courrait que la veille de l’agression mortelle, le marginal avait fait savoir qu’il connaissait l’adresse du domicile du chef de la police municipale. Et qu’il avait promis le pire à Pascal Siloé et sa famille…
Jeudi matin pourtant, c’est dans une brasserie avec vue sur la mairie que s’est installé Alexandre Dainotti. Quand « la cible » est sortie des locaux de la police municipale, le meurtrier présumé a frappé deux fois dans le dos, puis s’est acharné quand, blessée, la victime s’est retournée. « Savait-il que Pascal était ceinture noire de karaté et qu’il n’aurait aucune chance en l’attaquant de face ? », s’interrogeait-on hier à la mairie, où il était aussi question d’organiser une marche blanche en hommage à Pascal Filoé.