Drogue à Vannes. À Ménimur, les habitants font bloc face aux trafiquants
Le trafic de stupéfiants qui s’organise dans le parc de Kérizac à Vannes « ne peut plus durer » pour les habitants du quartier. Ils s’organisent pour mener une fronde.
« Le parc de Kérizac doit être rendu aux habitants et pas aux trafiquants. » Depuis plusieurs mois, ce bois est assiégé par des trafiquants de drogue qui occupent les allés à partir de 11 h jusqu’à tard le soir. Les guetteurs et les vendeurs sont tous identifiés et connus des services de police.
« Oui mais voilà, rien ne bouge », déclarent une poignée d’habitants qui osent briser la loi du silence mais qui souhaitent rester anonymes par peur de représailles.
Les habitants ont des solutions pour le maire
Le 18 juillet dernier, une rencontre a eu lieu entre plusieurs habitants du quartier, David Robo, le maire et le commandant de police, Patrick Beurel.
« C’était une réunion en petit comité, à la mairie. Nous avons dit notre ras-le-bol au maire et à la police. L’objectif était de faire un point de situation sur le trafic, de parler de l’insécurité du quartier et des agressions à répétition », expliquent les habitants.
Malgré une présence plus régulière de la police nationale avec des motards qui circulent plus souvent dans le quartier, les habitants regrettent l’absence de la police municipale. « C’est simple, on ne voit pas les policiers municipaux dans le parc », regrettent-ils.
« On ne va pas en rester là »
Aujourd’hui, les locataires et propriétaires d’un appartement à Ménimur n’en peuvent plus. « Quand tu es dedans et que tu vois tous les jours les problèmes, c’est une torture quotidienne. Le maire peut bien venir dire qu’il rachète le bar pour y installer des médecins mais ça ne règle absolument rien. On préfère faire fermer un bar qui représente un commerce de proximité plutôt que de se débarrasser des dealers qui squattent devant. C’est dingue, non ? En fait, on pénalise les gens bien du quartier », commente un voisin.
Les habitants préviennent : « On ne va pas en rester là. On ne va pas abandonner notre quartier. On ne peut pas laisser faire. On ne peut pas laisser le parc de Kérizac sous le diktat des trafiquants. Le parc doit être occupé par les habitants, par les enfants et leur famille. Ce qui nous dégoûte, c’est de voir qu’à côté du parc, où les dealers vendent de la drogue, on forme des jeunes au football en leur inculquant des valeurs. En deux jours, on arrive à faire fermer une boutique qui vend des fleurs de cannabis mais en six ans, on n’est pas capable de supprimer les trafiquants. C’est une honte ! »
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