Du côté d’Orange, on ne goûte guère les «prunes»
Directeur de l’agence Orange de la place de la République, Anis Sassi a bien du mal à digérer les PV qui fleurissent sur les pare-brises des voitures de son personnel et ses clients.
Plus que de l’exaspération, c’est une colère directe et forte que manifeste en Anis Sassi le directeur de l’agence Orange, en ce premier jour de juin. En effet, depuis quelques semaines, et de manière récurrente, ses clients comme son personnel subissent la recrudescence de «papillons» sans aile se posant sous les essuie-glaces des voitures. «Chaque année, fin avril-début mai et durant toute la période estivale qui suit, c’est pareil», peste le jeune chef d’entreprise. Ce qui l’agace plus que tout c’est bien le fait que, depuis la fermeture de l’agence de Decazeville, sa clientèle vient de l’ensemble de l’arrondissement et n’est pas forcément au courant des us et coutumes de Villefranche en matière de stationnement. «Beaucoup n’ont pas de disques car la zone bleue ne se pratique pas partout», tranche-t-il. Il estime d’ailleurs que plutôt que de tendre vers le tout répressif, à savoir la verbalisation séance tenante, un certain bon sens préventif serait de bien meilleur aloi. «Loin de moi l’idée de remettre en cause le travail de la police municipale, relativise-t-il, mais l’agent qui passe pourrait entrer dans l’agence et demander s’il y a des véhicules stationnés avant d’infliger des amendes.» La différence de traitement si l’on est commerçant rive droite ou rive gauche de l’Aveyron – à savoir quartier prioritaire ou pas – est un autre élément qui lui hérisse les poils : «certains ont bien plus d’avantages, à tous les niveaux, que d’autres ; déjà nous, on paye plus de taxes, et si en plus il faut digérer les PV, cela ne va plus.» Se voulant propositionnel, Anis Sassi, qui n’a pu encore rencontrer le maire sur le sujet, suggère de se mettre autour d’une table et de discuter pour tenter de trouver des idées. «Je ne demande pas la gratuité, mais je pense que ce serait bien que soit institué le principe d’un macaron à l’année pour les commerçants que nous payerions autour de 60 €, comme cela existe dans d’autres villes.» Il évoque aussi la présence d’un médiateur commercial qui permettrait d’échanger sur le sujet…
Lui ne cache pas avoir fait l’objet d’une proposition pour installer son agence dans la galerie marchande d’un hypermarché de la route de Montauban. «Nous pouvons faire ce choix, d’autant que nous aurions sur place une clientèle assurée et des parkings sans se soucier des risques de PV, mais je pense que la dynamique du centre-ville continuera de descendre : moi je suis villefranchois, j’aime ma ville et je ne suis pas dans cette logique.» Ce qu’il n’exclut pas, par contre, c’est le lancement d’une pétition de mécontentement avec d’autres commerçants de la place de la République se trouvant dans une situation similaire à la sienne…