Ecole de Molières : elle avait menacé l’enseignante devant le portail
Bottine fourrée, cheveux attachés, une jeune mère au foyer de 28 ans, n’en démordait pas sur ce qu’il a conduit, hier matin, à se retrouver à la barre du tribunal correctionnel. «Elle a bousculé mon fils, dit-elle, pour lui montrer les vertus pédagogiques de ce qu’est une bousculade», se plaignait la prévenue indiquant que son fils de dix ans n’avait pu se rendre à l’école pendant une semaine après ces faits.
À la rentrée des classes, le 20 janvier dernier, devant le portail de l’école de Molières, la mère de famille avait visiblement été plus loin que des remontrances à l’enseignante. «Vous l’avez menacé en ces termes : «Je vais t’attendre à la sortie, j’ai envie de te casser la gueule, je vais te casser la gueule !(sic)», indiquait le président. Des propos que contestait intégralement la prévenue, celle-ci réfutant la présence de témoins. «La directrice de l’école et des parents d’élèves ont pourtant témoigné en ce sens», lui rétorquait le magistrat. «Elle a des explications alambiquées. Elle est tellement énervée qu’elle ne se rend même pas compte qu’il y a des personnes autour d’elle dont le comportement a été signalé à plusieurs reprises», plaidait Me Karine Jaspart ne ménageant pas la mère de famille. Avec regrets et nostalgie d’un temps visiblement révolus, la procureure de la République qui officiait au ministère public, s’étonnait de l’absence de respect dû aux professeurs des écoles. «Combien le temps est loin ou les maîtres d’école étaient des autorités à qui l’on se référait», requérait Alix Cabot-Chaumeton rappelant à la prévenue les règles élémentaires de courtoisie en pareil cas. «On demande un rendez-vous, c’est le bon sens. Si on n’a pas de réponse : on écrit. On ne vient pas en furie pour proférer des menaces qui dépassent sûrement votre pensée». Avant de requérir 500 euros d’amende, la procureure n’omettait pas : «Les mots sont parfois plus blessants devant les autres, et votre fils, présent durant cette altercation, n’avait pas besoin de cela». Tentant d’apaiser la situation, Me Jean-Louis Pujol, à la défense, faisait observer que sa cliente avait obtenu le déplacement de ses enfants dans l’école voisine de Mirabel. «Le fils de ma cliente n’a pas perçu les vertus pédagogiques de son enseignante, il a vécu cela comme une violence», plaidait le futur bâtonnier. La Moliéraine écopait des réquisitions avec sursis, toutefois, soit 500 € d’amende qu’elle n’aura pas à régler si elle n’est pas condamnée dans les cinq ans à venir.