Sept « rixes », ou « bagarres », au sortir de soirées arrosées. C’est le décompte du maire, Pierre Mathonier, sur les mois de janvier et de février. Sept situations « très différentes » les unes des autres, qui n’ont comme points communs que la forte consommation d’alcool, tant chez les victimes que chez les agresseurs, et le périmètre, resserré de 300 mètres autour du Pont-Rouge.
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Pour enrayer le phénomène, la mairie d’Aurillac a annoncé une série de mesures, conjointement avec la police nationale et la police municipale : davantage de contrôles sur la vente d’alcool aux mineurs en épicerie, plus de contrôles pour les cas d’ivresse sur la voie publique, et une présence policière accrue autour de la place Gerbert. Pierre Mathonier a aussi appelé les établissements de nuit à une « mobilisation. La plupart jouent le jeu, ne servent plus d’alcool à quelqu’un en état d’ébriété. » Mais le maire se montre aussi menaçant, rappelant les sanctions possibles si les établissements ne respectent pas les règles : « Une fermeture administrative est possible. »
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Sur les réseaux sociaux : « Un concentré de bêtises véhiculées avec une assurance éhontée »
Trois réflexions sont par ailleurs en cours. La première : le retour des médiateurs, un dispositif déjà testé mais arrêté faute de volontaires, selon la mairie. Celle-ci espère, « rapidement », pouvoir en remettre trois sur le terrain pour calmer le jeu lors de sorties un peu trop arrosées. La Ville réfléchit aussi à modifier les horaires de fermeture des boîtes de nuits, pour les forcer à fermer plus tôt.
Soutien aux forces de police
Enfin, elle attend la réponse de la préfecture de région quant à l’utilisation des caméras. Si leur mise en place avait fait débat, Pierre Mathonier « se félicite » de leur installation : « Elles ont fortement aidé les policiers à résoudre au moins une des enquêtes », explique-t-il. La mairie a demandé à ce qu’elles soient directement reliées au commissariat, afin qu’un agent puisse les regarder en direct. Le maire a également plaidé pour élargir leur rayon d’action, et boucher d’éventuels angles morts.
« Une ville calme où les jeunes peuvent s’amuser »
Si Pierre Mathonier pouvait prendre un arrêté contre les réseaux sociaux, nul doute qu’il le ferait. Indigné par le « concentré de bêtises véhiculées avec une assurance éhontée » sur internet, il regrette l’absence de témoignages nouveaux suite à l’appel à témoin lancé la semaine passée, alors que les réseaux sociaux s’enflammaient. Une activité sur internet qu’il explique par « la très faible délinquance à Aurillac, on part de statistiques très basses. Dès qu’il y a une altercation, cela fait le buzz. »
Principales cibles des critiques 2.0, les policiers ont reçu le soutien de la Ville. « Les phrases comme « la police sait mais ne fait rien » me font sortir de mes gonds ! Sur les sept cas, il y a une intervention immédiate, je tiens à le souligner », explique-t-il, avant de citer les difficultés que rencontrent les enquêteurs ( voir par ailleurs).
« Nous voulons une ville calme où les jeunes peuvent s’amuser », termine Pierre Mathonier. En soulevant un dernier point : « Une autre solution, ce serait de fermer les boîtes de nuit en ville. Mais ce serait envoyer les jeunes sur la route, conclut-il. Nous voulons éviter qu’ils aillent à Brive ou à Figeac… »
Pierre Chambaud