Enquête : le quotidien à Beaubreuil, quartier sous tension
A plusieurs reprises ces derniers mois policiers et gendarmes de Haute-Vienne sont intervenus dans le quartier de Beaubreuil à Limoges. Des opérations d’envergure pour démanteler d’importants trafics de drogue. En marge de ces opérations, il y a le quotidien d’un quartier dit sensible.
Publié le 16/04/2018 à 19:27
« Le matin c’est le moment le plus tranquille, c’est là où il est plus facile pour nous de prendre des contacts, les gens sont plus disponibles pour échanger avec nous ».Explique le brigadier chef Philippe Besse, responsable du secteur Nord à la Police de Limoges.
La lutte contre la délinquance, un travail qui passe avant tout par des contacts quotidiens entre les policiers et la population.
Mais dès midi, le trafic de drogue reprend.
Un business lucratif, très perturbé par les dernières opérations de police.
Alors depuis quelques semaines, la tension est montée d’un cran
« Nous avons affaire à des caillassages assez réguliers de la part des jeunes, comme vendredi dernier lors d’une opération de contrôle » précise le brigadier chef Philippe Besse.
Ce jour-là, les forces de l’ordre subissent des jets de pierre par trois jeunes du quartier.
L’un des suspects,un mineur, prend la fuite et tente de se cacher dans une zone pavillonnaire du quartier. Un policier est blessé lors de l’interpellation des individus.
« Il y a quelqu’un qui a sauté la barrière et qui est rentré dans ma maison et moi je suis tombé par terre quand il est passé. » Raconte une habitante. « Les policiers sont arrivés et ils l’ont attrapé. Il a mordu un policier et lui a fait mal à un bras. »
Le fonctionnaire s’est vu attribuer huit jours d’interruption de travail. L’un des suspects jugé ce lundi a écopé de deux mois de prison ferme.
Une petite délinquance qui entâche la réputation d’un quartier populaire aux multiples facettes
« Les problèmes ne viennent pas d’un grand nombre de gens. » Explique Nicolas Dion, le responsable de la ludothèque de Beaubreuil. « Ici la plupart des gens sont des familles qui vivent leur vie. Une vie de quartier comme on peut l’imaginer. »
En un an, ce travailleur social a eu recours seulement une fois au médiateur, à cause d’un problème avec des jeunes